Conflit domanial : des “coutumiers baga” luttent pour la récupération d’un domaine à Ratoma

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Un vieux conflit domanial a refait surface opposant 4 familles coutumières Baga et un ressortissant libanais à Ratoma, dans la capitale Conakry.

Ce désaccord sur 14 parcelles qui auraient été utilisées en tant que potager sous le premier régime avant d’être restituées à la communauté sous le régime Lansana Conté en 2005, abrogeant toute décision sur le domaine. De 2018 à 2025, une série de procédures judiciaires a miné au risque de destituer ceux qui se réclament la propriété des lieux depuis 3 siècles.

Salif Camara, représentant de cette communauté revient sur les circonstances: « Le problème d’ici, c’est notre village. C’est notre village. Quand tu entends Ratoma c’est ici, ce n’est pas le quartier, c’est pas la commune, mais c’est ici le village. Nous sommes nés ici, nos parents même sont nés ici.

Au temps de Sekou Touré, il a demandé à nos parents de leur prêter ici pour faire le potager pour les élèves. On a cédé. Au temps de la Révolution, qui peut parler ? Au décès de Sékou Touré, nous avons réclamé mais en ce temps la famille de Lansana Beavogui avait des granits, des bétonnières et autres. Quand on a réclamé, ils sont venus ramasser tout pour partir. La commune nous a donné nous disant que c’est pour nous. C’était au temps de Bana Sidibé qui a demandé à nous recaser, c’est dans les dossiers.

Bana a dit qu’il va nous recaser et donner ici à Sabena. On a dit non, on ne peut pas accepter, donnez là-bas à Sabena. Ici c’est notre village.

Victor Traoré qui travaillait à Interpol a dit que c’est un domaine étatique, on a vu un autre dossier disant que ça appartient à Mory Kanté. Après plusieurs renseignements, il n’est pas resté, il est allé à Nongo.

Après, la famille de Beavogui est venue nous voir, disant que leurs  parents n’ont rien ici, qu’ils n’ont rien laissé pour eux donc de leur donner une ou 2 parcelles. On a demandé à ce qu’ils attendent, même pas une semaine ça a été annoncé à la mosquée que le terrain appartient à un Libanais. Comment le Libanais a eu le terrain? C’est à cause de ça qu’on a porté plainte contre le Libanais parce que c’est le Libanais qu’on a vu sur le terrain. A son tour, il m’a convoqué à la gendarmerie de Kipé où on m’a demandé de négocier avec le Libanais.

J’ai dit non, l’affaire est à la justice. Il m’a dit de signer,  j’ai dit non je suis mandaté par la famille. »

A la suite du procès, un transport judiciaire aurait été effectué sur les lieux par l’ancien ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright à la suite de laquelle le tribunal de première instance de Dixinn a tranché en  faveur de la famille Baga en 2018.

Le côté adverse aurait fait appel:«le président Abdoulaye Conté nous a jugé à la cour d’appel où il nous a demandé ce qu’on allait faire du terrain si nous gagnons (communauté)? On a dit qu’on va vendre. Alors il nous a dit d’aller négocier avec les gens-là (Libanais) au lieu de vendre à une autre personne. Il a ensuite  demandé à combien nous allons vendre, on lui a répondu 20 milliards et eux ils ont proposé 400.000.000 à 500.000.000. Chose que nous n’avons pas acceptée. C’est ainsi qu’on s’est retourné au tribunal et le juge Abdoulaye Conté nous a dit: qu’il n’y a plus de village à Conakry, qu’on ne doit plus parler de village. C’est ainsi qu’il a tranché en  faveur de ces gens-là. Il dit qu’ils ont gagné », a-t-il indiqué.

Ce conflit domanial aurait déjà fait deux morts, selon notre interlocuteur.

« A 4 heures du matin, le Libanais a envoyé 2 bulldozers, il y a eu deux morts même par choc. 

Quand il a cassé les bâtiments là-bas chez les Bangoura, il a soutenu avoir dédommagé pour les bâtiments mais que le terrain est à lui », a soutenu Salifou Camara.

Par la voix de leur représentant, de la 3e génération, la communauté n’entend pas abandonner.

« L’affaire-là, on va partir jusqu’à chez le président. On ne va pas abandonner. Quel que soit le problème, on n’abandonnera pas. S’il vient ici, peut-être que tous les villageois-là vont mourir. On ne cédera pas ».

Dans les jours qui suivent, ces coutumiers entendent poursuivre l’affaire à la cour suprême au nom des 4 familles. Ils appellent le président à rendre justice dans cette affaire.

Joint par notre rédaction, le président de la cour d’appel de Conakry, Abdoulaye Conté, s’est abstenu de tout commentaire en coupant court: 

«je ne parle pas de procédure avec qui que ce soit ».

Mayi Cissé 

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