Les inspecteurs généraux d’Etat ayant travaillé sur le rapport accablant l’ex-ministre de l’Economie et des Finances du régime déchu, Mamadi Camara ont comparu, ce 12 février 2025 par devant la chambre du jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).
C’est Abdoulaye Oumar Diallo, inspecteur général d’état et vérificateur général adjoint de l’inspection générale d’Etat (IGE) qui a porté voix de l’équipe à la barre.
« C’est à la phase d’instruction que nous avons été saisis par le juge d’instruction. Nous n’avons pas eu de mandat du juge t’entendre monsieur Mamadi Camara. Donc, on ne peut pas dire que c’est le rapport définitif parce qu’il n’y a pas eu de contradictoire. C’est un rapport provisoire que nous avons fait. On s’est contenté des informations qui sont sorties de la chaîne de dépenses de l’État : montant engagé, montant ordonnancé, montant payé. Donc, on regarde quelle est la procédure qui a été utilisée?Et on la conforte avec ce que les textes et les règlements disent. Si on a utilisé une procédure dérogatoire alors que c’est une procédure normale qui était dictée par la loi, on dit que cette procédure nous paraît irrégulière. Et nous n’avons pas tiré de conclusion sur le plan pénal, parce que ce n’est pas notre compétence. Notre compétence s’arrête, à constater et éventuellement à caractériser des fautes de gestion, il revient à la Cour des comptes de s’approprier le rapport et de convoquer l’ordonnateur », a t-il expliqué.
Une déclaration qui confirme les dires du prévenu poursuivi pour des faits présumés de « détournement de deniers publics enrichissement illicite et blanchiment des capitaux » qui a toujours soutenu à la barre que le rapport qui l’accuse n’est pas contradictoire.
Mais, pour le parquet spécial, représenté par le substitut du procureur, Ousmane Sano l’instruction définitive, c’est à la barre, si dit-il, le prévenu conteste le rapport provisoire disponible, la cour peut renvoyer l’affaire afin de lui permettre de faire des observations.
Une demande du parquet spécial que la défense à sa tête Me Lanciné Sylla n’apprécie pas. Sollicitant à son tour à la Cour de maintenir le rapport provisoire et d’ordonner la continuation des débats.
C’est ainsi le juge Yacouba Conté de décider: “la cour renvoie cette affaire au 26 mars 2025 pour permettre au prévenu Mamadi Camara et à l’agent judiciaire de l’État de faire leurs observations sur le rapport provisoire de la gestion, de vérification et de l’exécution budgétaire du ministère de l’économie et des finances pour les exercices allant de 2018 à 2021 ainsi que la comparution de la partie civile ».
Il faut rappeler que ce rapport provisoire de l’IGE accuse le prévenu de détournement de plusieurs montants dont entre autres 80 milliards 349 millions 913 mille 302 francs guinéens destinés aux fournisseurs.
Elisa CAMARA
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