Affaire bazin gratuit à Conakry: Brahima Bassoum, Aboubacar Doukouré et les frères Bocoum ont comparu, ce lundi
Hama Bocoum, Abdoulaye Bocoum, Brahima Bassoum et Boubacar Doukouré ont comparu par devant le tribunal de première instance de Mafanco ce lundi 24 février 2025.
Il leur est reproché d’« atteinte à l’ordre public» dans l’affaire de distribution de bazin gratuit dans les boutiques de Sangoyah, Yimbayah, Tombolia et Lambanyi.
À tour de rôle, Hama Bocoum, Boubacar Doukouré et Brahima Bassoum ont été entendus.
Hama Bocoum, coordinateur des boutiques, présent à Lambanyi lors des faits a été le premier à comparaître.
« L’heure de l’ouverture était prévue à 8h. On a appelé les gendarmes à Lambanyi et il y avait plus de 30 gendarmes là-bas à 8h », dit-il.
A la question du ministère public pourquoi les agents de sécurité n’ont pas été déployés ? L’accusé de répondre : «je ne m’attendais pas à ce que ça déborde. Pour moi, un rang allait se former et on allait procéder à la distribution simplement ».
Poursuivant, le ministère public demande à Hama Bocoum s’il a offert des bazinet et autres pagnes aux forces de sécurité en échange de service ?
Le prévenu s’est abstenu de répondre.
Dans le débat avec sa défense, le gérant de Bocoum Bazin a regretté :« ça fait plus de 13 jours que je ne vends pas. Si je savais que cela allait se passer ainsi, que je me retrouve devant le tribunal, je n’allais jamais entamer cette promotion.
Le fait que je n’ai pas travaillé aujourd’hui, ce sont des problèmes avec mes fournisseurs ».
A Boubacar Doukouré, également, il est reproché de violation de dispositions préliminaires relatives aux réunions, cortèges et défilés.
A la barre, le prévenu a plaidé non coupable pour les charges, avant de revenir sur son implication dans cette affaire : « Le jour prévu pour la distribution des bazins, je suis allé au commissariat central de Matoto à 6h mais le chef (le commissaire) n’était pas présent. A 7h, je suis reparti, ils ont appelé 2 pickups (pour les boutiques de Sangoyah et Yimbayah) pour qu’ils nous aident à sécuriser les gens et les boutiques. Mais il y’avait trop de personnes et je me suis retourné à Matoto pour qu’ils m’aident à avoir d’autres agents (renforts) puisqu’il y avait trop de personnes. A la veille, j’étais allé au commissariat mais il faisait tard ».
Il a soutenu n’être venu qu’en aide à « ses amis et frères de nationalité pour sécuriser les lieux ». Avant de préciser que : « Avant le 5 février, je n’ai jamais fait de publicité pour la distribution gratuite de bazin. ».
Le Ministère public visiblement convaincu de la négligence de monsieur Doukouré, estime qu’il y a eu une insuffisance du nombre d’agents déployés sur les lieux à la demande des organisateurs. Il a demandé à cet effet « combien étaient avec vous pour sécuriser près de mille personnes ? »
Monsieur Doukouré a répondu : «je ne sais pas puisque je n’ai pas compté ».
Sur ces mots, le ministère public a demandé la comparution du commandant du commissariat central de Matoto pour que, dit-il, «la cour sache combien de policier monsieur Doukouré a demandé puisqu’il connaissait la foule qui était sur les lieux ».
Brahima Bassoum, gérant de la boutique Bocoum Bazin’ de Sangoyah a soutenu à son tour : « Mon frère Hama Bocoum a fait passer l’information sur Facebook concernant la publicité. Il y avait plusieurs dispositifs sécuritaires. Il y avait des confrères, voisins qui étaient chargés des tickets et des rangs. Les forces de l’ordre eux, ils étaient à côté et vers le goudron pour éviter le débordement. A Sangoyah, il y avait des policiers et des gendarmes ».
A la question de savoir s’il y a eu une rencontre préparatoire et sécuritaire pour gérer la foule, le gérant de la boutique de Sangoyah a déclaré :« je me suis vu avec un policier qui a dit que comme il y a beaucoup de personnes, d’annuler la distribution. C’est ainsi que j’ai informé les gens que les autorités ont dit d’arrêter la distribution et que chacun rentre chez lui [..] la majorité a compris et elle est rentrée immédiatement. La minorité est également rentrée après une sensibilisation. Vers 16h-17h tout le monde était rentré. Il n’y a pas eu de bousculade, ni altercation rien. Je suis rentré à 18h »
Le tribunal a renvoyé l’affaire à la quinzaine pour la suite du débat.
Mayi Cissé
623625365