Trafic international de cocaïne: plusieurs personnes jugées au tribunal de Mafanco

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Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco, à Conakry, a requis 10 ans de réclusion criminelle contre Ibrahima Diomandé. Ce dernier est poursuivi pour trafic international de cocaïne et complicité.

Parti en Égypte pour jouer au football, ce rêve qu’il caressait depuis à l’enfance à Macenta n’a pas marché. Le document de séjour étant arrivé à expiration sans qu’il n’ait de club, Ibrahima Diomandé a été obligé de retourner au bercail, a-t-il expliqué devant le tribunal. D’ajouter que sur le chemin du retour, il a transité au Maroc où il a fait la connaissance de Patrice Guilavogui à l’aéroport de Casablanca. Chemin faisant, il se serait confié à celui-ci, en lui faisant savoir qu’il est également en partance pour Conakry mais ses moyens économiques ne sont pas stables.

 En retour, ce dernier lui aurait promis : « je vais vous aider », sans déterminer la nature de l’aide. Une fois à Conakry, soutient l’accusé Ibrahima Diomandé, il a reçu des mains de Patrice Guilavogui 7,2 kg de cocaïne, un billet d’avion et sa réservation au rond-point de l’aéroport de Conakry, destination Casablanca (Maroc) en contrepartie 6000 euros au cas où le colis arriverait à destination.  Il n’a malheureusement pas réussi à le passer aux services de douanes de l’aéroport qui l’ont arrêté et mis à la disposition des services de sécurité. Au terme des débats, l’accusé Ibrahima Diomandé a plaidé coupable et a  demandé pardon pour diverses raisons: ses enfants sont petits, pas de moyens pour assurer leur scolarité et tous ses parents sont au village à Macenta. Son avocat trouve la peine de 10 ans requise par le ministère public lourde et sollicite du tribunal de faire application des dispositions de l’article 116.3 du Code pénal qui prévoit une peine de 3 à 5 ans d’emprisonnement.

Né et ayant grandi en France, Aboubacar Diaby est également poursuivi pour trafic international de cocaïne et complicité. Le 11 septembre, la douane de l’aéroport a saisi 6,8 kg de cocaïne dans ses deux valises. Loin de nier l’existence de cette substance dans ses valises, l’accusé a signifié au tribunal qu’il a été dupé par le nommé Ousmane Guirassy. C’est ce dernier, selon ses explications, qui lui aurait proposé une valise où mettre ses effets après avoir appris que la roue de celle qu’il possédait était gâtée et qu’en guise de cette charité M. Diaby devait lui apporter une seconde contenant des  supposés effets de sa tante. Par l’entremise de quelqu’un, il les aurait toutes reçues à l’approche de son rendez-vous à l’aéroport. Sans vérification, pendant qu’il était dans la salle d’attente, il a été convoqué aux services des douanes de l’aéroport pour lui demander pourquoi cette cocaïne dans ses valises. Après la saisie de ces valises qu’il croyait contenir des effets personnels et ceux de la ‘’tante’’ imaginaire, il a été interpellé. Malgré l’insistance du tribunal, il n’a pas reconnu être le propriétaire de ces 6,8 kg de cocaïne saisie dans ses valises. Un argument qui n’a pas convaincu le ministère public qui a requis 10 ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de plus de plus de 2 milliards de francs guinéens et l’incinération de la quantité de cocaïne placée sous scellés.

Dans sa plaidoirie, la défense a sollicité de larges circonstances atténuantes pour son client pour avoir été victime de duperie. L’avocat a aussi demandé l’application des dispositions de l’article 290.2 du Code pénal.

D’une duperie à une autre. Hamza Koulibaly, sur lequel 5,9 kg de cocaïne ont été saisis rend Abou Koné, son compatriote malien, responsable de son malheur. En séjour en Guinée sur invitation de M’Mah Soumah, une fille qu’il a connue sur les réseaux sociaux à partir de la France, il a rencontré Abou Koné. Son rapprochement  avec ce dernier était tel qu’il lui a remis cinq paquets d’encens communément appelé ‘’Souraye’’ à envoyer en France. Emballés dans un caoutchouc noir, selon les explications de l’accusé, il les a placés au fond de sa valise sans vérifier le contenu et c’est après un contrôle effectué par les services de douanes de l’aéroport suivi d’un test, il s’est révélé qu’il s’agissait de la cocaïne. « Si je savais que c’est de la cocaïne, Abou Koné me remettait, j’allais me retirer quelque part pour appeler la police parce que je sais que ce genre de colis est prohibé », a soutenu Hamza Koulibaly.

‘’Vous êtes un bon citoyen”, complimente le ministère public. 

Cet autre accusé a été précédé à la barre par Mamadou Baldé. En séjour en Guinée pour rendre visite, dit-il à ses parents, ce cuisinier de profession est également poursuivi pour trafic international de cocaïne et complicité  a changé d’agenda depuis son hôtel au quartier Kipé. Sur place, un inconnu avec qui il logeait dans cet hôtel, l’aurait contacté en vue de l’acheminement en France, d’un colis contenant 6,7 kg de cocaïne en France, son lieu de destination. Dans un premier temps, il dit ignorer non seulement le contenu du colis mais aussi l’identité de la personne qui le le lui avait remis. Mais de fil en  aiguille, l’accusé a fini par avouer qu’ils étaient liés par un contrat de 7000 dollars comme frais de transport. Et qu’en lui remettant le ‘’colis’’, son missionnaire a pris son contact et a promis de donner son adresse au destinataire. Et d’ajouter que la quantité de 6,7 kg de cocaïne saisie sur lui, avait pour destination finale, Lisbonne (Portugal) et que son missionnaire prenait en charge ses frais de transport sans définir le montant. Interrogé s’il avait rencontré ses parents, Mamadou Baldé a répondu par la négative arguant qu’il n’avait pas leur adresse au moment où il recevait le colis qu’il aurait jugé intéressant et qui a précipité son départ pour la France.

Après la phase des questions, Me François Fadoumé Mansaré, l’avocat de l’accusé a sollicité un renvoi à huitaine pour préparer sa dépense. L’affaire a été renvoyée au 4 février 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.

Saidou Lébêré
621 304 338

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