Sékou Léonard Kourouma, élève en 8e année ne fêtera malheureusement jamais son 13e anniversaire le 03 janvier prochain.
Lui ainsi que 7 autres enfants ont rallié le bras de mer de Matoto bas-fond où 2 d’entre eux ont perdu la vie.
Malgré l’aide d´un pêcheur, Sékou Kourouma et Sékou Millimono ont été emportés par la marée montante dans la journée du 26 décembre 2024.
Le père de famille, Robert Faya Kourouma qui a vu son enfant pour la dernière fois revient sur les circonstances de son décès: « comme nous sommes en congé et comme vous le savez, nous, nous sommes des chrétiens catholiques. On a fait la fête ensemble, la fête s’est bien passée aussi. Après l’Église, on s’est rendu chez les parents pour les salutations d’usage, alors on est resté jusqu’à 20h20, on est rentré avec sa maman, son jeune frère. Alors le lendemain comme je dois reprendre le boulot, je suis sorti à 05h et je l’ai laissé couché. C’est à 14h00, qu´on m’a appelé pour dire de revenir à la maison. Revenir à la maison à 14h00 quoi? Par insistance, on me dit que mon enfant est allé au bord de la mer et qu’il est resté ».
Sur les lieux, la famille apprend: « ils étaient au nombre de 8 personnes, mais il y a quelqu’un là-bas qui leur a indiqué d’aller un peu devant (dans l’eau) pour qu’ils puissent aller pêcher. Chose qu´il n’a jamais fait, il ne connaît même pas. Ils ont suivi ce dernier, et c’est là-bas qu’il y a eu la marée montante, celui qui connaît les lieux a été sauvé. Celui-là s’est sauvé et les deux autres-là avaient du mal. Mais il y a quelqu’un sourd-muet (pêcheur) qui a tenté de le sauver à travers un bâton, le bâton par lequel ils pilotent (pagaie). Quand il a tendu le bâton, les deux autres avaient pris un côté (victimes) et le troisième qui est sauvé, avait tenu la 2e partie. Donc, le bâton s’est cassé. Quand le bâton s’est cassé, là où les deux autres l’ont tenu, c’est celui qui est resté dans l’eau.
Le 3e, lui, a été sauvé de justesse. Les trois personnes avaient tenu le bâton, et quand ça s’est cassé, ceux qui avaient le bout n’ont pas pu s’en sortir. C’est évident qu’il ne s’en est pas sorti. Ce dernier a suivi, il a vu l’action (le pêcheur), on a vu mon enfant et son collègue disparaître dans l’eau », a-t-il relaté.
Connaissant la longue distance entre le domicile familial qui est à Matoto Khabitayah et le bas-fond où l’acte s’est passé, le père de famille parle d’une mauvaise fréquentation.
« J’ai rallié les lieux où ils sont allés parce que nous nous sommes vers Khabitayah à Matotto vers le domicile de l’ancien président de l’Assemblée qui est décédé (Claude Kory). Et l’acte s’est passé vers le bras de mer qui est vers le cimetière (bas-fond). Il a dit qu’il partait jouer au ballon mais je crois qu´ils ont été entraînés par certains amis pour aller vers le bras de mer. La distance entre là-bas et chez nous, ça peut faire 3 à 4km. Il a dit qu’il partait jouer au ballon et c’est de là-bas qu’ils ont été emportés par certains amis pour se drainer vers le bras de mer. La distance qui sépare de chez nous, ça peut faire 3 à 4 kilomètres, de Khabitaya au bas-fond vers chez Lansana Kouyaté., les bras de mer, c’est vraiment paradoxale ».
Monsieur Kourouma affligé par la disparition de son fils aîné demande une sécurisation des lieux.
Sachant que la mort d’enfant n´est pas une première dans ce lieu.
« Ils ont fait la 8 année, mais il vient suivre les cours en 10e année, toujours brillant. Un enfant hyper intelligent, c’est lui qui est mon caissier. Je suis sous le choc parce que les enfants ne sont pas encore retrouvés, tous les deux.
C´est les deux qui sont restés ».
Après une longue recherche de la famille, les autorités de Matoto et les responsables du port, la famille nous ont appris samedi 28 décembre que leurs corps ont été retrouvés et inhumé sur les lieux. Un autre fait qui interpelle les autorités sur la sécurisation des bordures de mer pour la sûreté de la population.
Mayi Cissé