Les descendants du Prince Abdourahmane séjournent en Guinée: «c’est quelque chose qui nous touche profondément» (Princesse Karen de la 9ème génération du Prince de Timbo)
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L’Ambassade des États-Unis d’Amérique en Guinée, en collaboration avec la maison de l’oralité et du patrimoine Koumakan, a fait vivre à travers une représentation théâtrale le parcours de Abdourahmane Barry, fils de Almamy Ibrahima Sory de Timbo, capitale du Foutah Théocratique intitulé «Du Prince à Esclave».
La diffusion de cette histoire tirée d’un livre de 500 pages, par Moussa Doumbouya alias «Petit Tonton», s’est déroulée au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) en présence d’une grande délégation venue des États-Unis d’Amérique et du Libéria notamment les descendants du Prince Abdourahmane Barry.
Michael Heath sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour l’Afrique de l’Ouest a, au sortir de la salle, livré ses impressions. Pour lui, l’Ambassade des États-Unis est honorée de soutenir ce spectacle, qui donne vie non seulement à l’histoire partagée entre les 2 États mais aussi aux liens durables entre eux puisque c’est une histoire qui montre la valeur de la liberté.
«J’ai rencontré les élus de Timbo qui sont venus de Mississippi pour nous rencontrer à Washington et parler de leur projet. J’ai promis qu’ils reviendraient à la Guinée pour les voir en personne et voir leurs proches. Son parcours remarquable offre des leçons précieuses aux jeunes générations, leur enseignant à rejeter l’injustice sous toutes ses formes, en particulier le fléau du trafic humain, une forme moderne d’esclavage qui reste une réalité douloureuse pour trop de personnes. La tragédie de l’enlèvement d’Abdul Rahman nous rappelle avec force que le droit de vivre librement, sans craindre d’être détenu sans raison, est essentiel à la dignité et à l’humanité de chaque individu, peu importe l’époque ou le lieu», a-t-il fait savoir.
Au nom des descendants du Prince, Princesse Karen Chatman de la 9ème génération qui foule le sol de ses ancêtres pour la deuxième fois, a laissé entendre que cette histoire les touche profondément.
«Je viens de Mississippi. Je suis en Guinée pour rendre hommage au prince, mon ancêtre et aussi représenter les neuf descendants du prince Abdourahmane. Le spectacle d’aujourd’hui m’a presque fait pleurer. Parce que d’où je viens, c’est une histoire qui est douloureuse et on garde une certaine copie de ce que le prince a enduré. Donc c’est quelque chose qui nous touche profondément et c’est quelque chose que nos parents, nos arrière-grands-mères ont partagé avec nous et être ici aujourd’hui à suivre ce spectacle, c’est vraiment magnifique, c’est spectaculaire»
Poursuivant, la Princesse Karen Chatman promet de mener des démarches auprès du département d’État pour l’éducation des femmes qui est sans doute un tremplin pour réduire la pauvreté. «Ce n’est pas la première fois d’être en Guinée, c’est la deuxième fois mais toutes les fois que je suis venue ici j’ai vu la pauvreté, avec une faible éducation des femmes, j’ai vu des personnes sans-abri. Donc en tant que princesse j’aimerais utiliser ma plateforme pour pouvoir avoir les ressources qu’il faut pour contribuer à l’éducation des femmes dans ce pays, pour réduire la pauvreté et aussi aider les sans-abri. J’aimerais retourner aux États-Unis dire au département d’État de continuer à aider les Guinéens afin d’avoir l’éducation qu’il faut, parce que pour se développer il faut avoir une éducation, donc cela doit être comme un traité entre les 2 pays», a-t-elle promis.
Pour finir, Moussa Doumbouya, connu sous le pseudonyme ‘’Petit Tonton’’ a rappelé que cette belle représentation théâtrale qui retrace l’histoire du Prince Abdourahmane Barry est le fruit de plusieurs semaines de travail qui sera amélioré. «On a fait un mois de résidence d’écriture et un mois de création. La diffusion de ce théâtre est une étape de franchie. Parce qu’un spectacle, ce sont des étapes. Il fera ensuite son chemin au fur et à mesure. Il va être rodé, on va rajouter des choses, on va enlever des choses qui ne fonctionnent pas. Donc, il va grandir et il va faire son chemin».
Mamadou Yaya Barry