L’armée malienne a tué dimanche un responsable et plusieurs membres d’une coalition indépendantiste du nord constituée la veille, le Front de libération de l’Azawad (FLA), a-t-on appris lundi des deux camps.
L’armée a indiqué dans un communiqué publié lundi avoir procédé à la « neutralisation » de huit hommes, qu’elle présente comme des « cadres de haut rang des groupes terroristes, lors d’une opération d’envergure menée à Tinzaouatène » près de la frontière algérienne dimanche.
Le FLA, créé la veille à Tinzaouatène par la fusion de plusieurs groupes à dominante touareg, a rapporté dimanche la mort de sept des huit hommes cités par l’armée, dont Fahad Ag Almahmoud, un responsable. Ils ont été tués par des « frappes synchronisées de drone », selon le FLA.
Le FLA a vu le jour après dissolution de tous les groupes, indépendantistes ou séparatistes, qui y fusionnent. Il se veut une « entité politico-militaire », ayant « pour objectif de conduire à la libération totale de l’Azawad », donc poursuivant l’indépendance.
L’Azawad est le nom du territoire revendiqué par les séparatistes dans le nord. Les indépendantistes ont repris les hostilités contre l’État central et l’armée malienne en 2023 dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir après 10 années de présence.
Le Mali, plongé dans la tourmente depuis 2012, reste la proie par ailleurs de la propagation jihadiste. Des dizaines de soldats maliens et de combattants du groupe paramilitaire russe Wagner ont été tués à Tinzaouatène fin juillet lors de combats contre des rebelles séparatistes et des jihadistes.
La junte, qui a pris le pouvoir par la force en 2020 et a fait profession de restaurer la souveraineté et la stabilité du Mali, qualifie les jihadistes et les indépendantistes à dominante touareg de « terroristes ». « Ces terroristes étaient impliqués dans plusieurs attaques ciblées contre des civils et les FAMa » (Forces armées maliennes), dit l’armée en parlant des huit hommes tués dimanche.
Tinzaouatène servait aux indépendantistes de « base stratégique pour la planification et l’exécution » pour leurs actions, dit-elle. L’opération de dimanche « réduit considérablement le potentiel opérationnel du groupe terroriste concerné », dit-elle.
Les groupes séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités fin 2023 après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central.
AFP