Juge Conté récusé dans l’affaire Kassory. « Tous ceux qui peuvent empêcher les candidats militaires ici, seront étouffés » (avocat)

0

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

L’audience d’interprétation de l’arrêt du juge Yacouba Conté ordonnant le transfèrement de l’ancien Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana dans un centre  spécialisé pour suivre son traitement médical n’a pas eu lieu ce mardi,24 décembre 2024 devant la chambre de conseil. Pour cause, le Procureur spécial près la Cour Répression des Infractions Économiques et Financières a récusé le juge Yacouba Conté. Ce dernier doit désormais passer la main au juge Lansana Soumah, assesseur de la Chambre de jugement  qui aura désormais la charge de présider les audiences de ladite procédure.

« C’est purement politique, c’est de l’empêcher d’exercer ses activités politiques, c’est de le faire taire, de lui coller une condamnation de façade ici, de le faire disqualifier politiquement. Je vous donne l’exemple. C’est plus que politique, c’est de l’acharnement. C’est même une exécution ordonnée, programmée. Tous ceux qui sont costauds en Guinée, qui peuvent empêcher les candidats militaires ici, seront étouffés. Que Dieu nous préserve, ce n’est pas normal »

Les avocats de Kassory se disent déçus de l’attitude du procureur Aly Touré. Selon eux, cela vise à éteindre à petit feu leur client même s’ils lui reconnaissent ce droit.

« Le droit de récusation existe pour toutes les parties à un procès, parmi lesquelles le procureur spécial, c’est son droit. Mais comme tout droit, il faut l’exercer dans les règles prévues à cet effet. Parce que même quand c’est son droit, l’exercice peut faire que vous tombez dans le travers. J’ai précisé que c’est sur le fond, un juge du fond qu’on récuse. Mais le juge qui est en train d’examiner les formes. La forme ne préjudicie à rien au fond d’un dossier. Autoriser un seul à se soigner ne change pas le contenu du dossier. Ça n’empêche pas quand les preuves sont là de le condamner. Comme ça ne peut pas empêcher aussi quand les preuves ne sont pas là de le relaxer. Mais en attendant qu’on examine ça, on dit il n’a qu’à se soigner parce qu’il est malade. Mais pourquoi lui refuserait-on cela ? L’argument est qu’il est en affinité avec le président Conté. L’ordonnance, si vous voulez, je peux vous donner une copie, le président l’a rejetée que ce n’est pas vrai. Donc il a récusé seulement pour ne pas que celui-ci aille jusqu’au bout », a déclaré Me Dinah Sampil.

Le centre dans lequel Dr Ibrahima Kassory Fofana devrait être transféré n’étant pas indiqué dans la décision, le procureur spécial s’est abstenu d’exécuter la décision. Ce que Me Sidiki Bérété, un des conseil de Kassory, dit n’avoir pas compris. Pour lui, cet argument ne tient pas.

«Pour indiquer un centre dans son arrêt, je crois que c’est trop spécifique. Et celui qui a dit que le centre n’est pas indiqué, c’est pourquoi il n’exécute pas, c’est des jeux un peu, c’est malsain, c’est déloyal, ce n’est pas grand aussi pour une question de santé. Imaginez monsieur, c’est lui qui est à la base. C’est lui l’initiateur du dessaisissement du juge Conté. Si comme il le prétend que c’est contre le temps mis dans l’examen de ce dossier qu’il se battait, pourquoi n’a-t-il pas organisé immédiatement l’audience d’aujourd’hui ? Pourquoi ? La diligence doit être de deux côtés. Autant la partie défenderesse est soucieuse que le dossier soit vite examiné, autant le poursuivant doit être soucieux de l’examen rapide du dossier pour qu’un innocent qui serait détenu ne dure pas en détention. Ça m’a surpris. On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire en même temps », s’indigne l’avocat qui ne cesse de qualifier de politique, le procès de son client Kassory.

« C’est purement politique, c’est de l’empêcher d’exercer ses activités politiques, c’est de le faire taire, de lui coller une condamnation de façade ici, de le faire disqualifier politiquement. Je vous donne l’exemple. C’est plus que politique, c’est de l’acharnement. C’est même une exécution ordonnée, programmée. Tous ceux qui sont costauds en Guinée, qui peuvent empêcher les candidats militaires ici, seront étouffés. Que Dieu nous préserve, ce n’est pas normal », a renchéri l’ancien bâtonnier Dinah Sampil.

Pour rappel, l’ancien Premier ministre est poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite, entre autres.

Sauf changement, son procès se poursuivra jeudi devant la chambre de jugement avec une nouvelle composition dont le président.

Saidou Lébêré

+224 621 304 338

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Open chat
Mediaguinee.com
Avez-vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contactez Mediaguinee.com sur WhatsApp