Sa voix à peine audible, l’homme d’affaires David Makongo comparaît pour la première fois devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières pour répondre des faits d’occupation illégale, destruction de l’environnement, évasion et harcèlement moral.
Le prévenu n’a pas tardé à nier toutes ces accusations. Après avoir répondu au juge, il a dit être prêt à être jugé malgré son état de santé. Le consultant reconnaît que c’est lui qui a fait venir la Société Guinée Bauxite dans le pays comme d’autres, à savoir la CBG et la GGE répondant à une question du juge. Son rôle, en tant que consultant de cette société, ajoute-t-il, est d’orienter celle-ci à l’effet de l’aider à avoir des permis et titres et de lui montrer les meilleurs partenaires locaux et même dans la construction des routes, citant Telimélé et Fria comme localités dans lesquelles la société a opéré.
Interrogé sur le lien juridique qui existerait entre la Société Guinée Bauxite et lui, M. David Makongo soutient : « Je ne suis pas le PDG, je ne suis pas le Directeur, encore moins un employé de la société ». Cependant, déclare-t-il, « je suis mandataire de plusieurs sociétés que j’ai fait venir en République de Guinée » Une affirmation qui a amené le juge Yacouba Conté à lui demander s’il a un mandat écrit de représenter “Guinée Bauxite”? Le prévenu répond par l’affirmative, arguant que le document se trouve au bureau.
Devenu de plus en plus inaudible lorsqu’il se prêtait aux questions du procureur, le juge s’est vu obligé de renvoyer l’affaire au 23 décembre 2024 pour permettre au greffe de prendre note. Avant le renvoi, les avocats de la défense ont sollicité la mise en liberté de leur client. Me Adams Salomon Camara, un d’eux, s’est évertué à rappeler les faits pour lesquels leur client est poursuivi. Pour lui, il n’existe pas d’éléments probants. « Monsieur le président, je vous prie de constater la pauvreté des charges du ministère public et ordonner la mise en liberté de notre client puisque nous qui sommes ses avocats, nous représentons une garantie pour sa présence à l’audience prochaine », conclut-il.
Le procureur s’est opposé à la demande en raison de la ‘’divagation des vrais auteurs’’ de l’infraction pour laquelle David Makongo comparaît par devant la CRIEF.
L’affaire a été renvoyée au 24 décembre 2024 pour la continuation des débats.
C’est le 12 décembre dernier que Dr Makongo a été interpelé au siège du Ministère des Mines par des gendarmes alors qu’il sortait, selon un de ses proches, d’un rendez-vous avec le ministre.
Saidou Lébêré
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