Condamnation du Dr Diané : le RPG dénonce la procédure et déclare que “beaucoup de propriétaires d’immeubles sont arrivés à Conakry sans une case”

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Lors de l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel, tenue ce samedi, 24 décembre 2024, l’ancien ministre du Commerce, Marc Yombouno, a exprimé de vives critiques sur la gestion du dossier de l’ex-ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, condamné par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Selon lui, la procédure judiciaire qui a abouti à la condamnation de Diané, notamment pour des accusations de détournement de fonds publics, souffre de plusieurs irrégularités, pointant du doigt la partialité de certains acteurs du procès, en particulier les avocats.

Dans son discours devant les militants du RPG Arc-en-ciel, il a mis en lumière les incohérences qu’il estime présentes dans le jugement rendu contre l’ex ministre d’Alpha Condé. Marc Yombouno a par ailleurs dénoncé les déclarations publiques de certains avocats, qui, selon lui, n’ont pas respecté les règles de la profession. « Quand un avocat, fût-il de l’État, sort sur la place publique pour dire des choses qui ne sont pas professionnelles, cela nous écœure », a affirmé Yombouno, critiquant les propos d’un avocat qui, selon lui, aurait suggéré de manière infondée que l’ex-ministre aurait acquis de manière suspecte ses biens à Conakry.

L’ancien ministre a souligné l’incohérence de ces affirmations, soulignant que beaucoup de personnes, y compris ceux qui possèdent des immeubles à Conakry, sont arrivées dans la capitale guinéenne sans « une case », une expression qu’il a jugée dévalorisante et non fondée. Selon lui, cette approche alimenterait des accusations sans preuve, et il a déploré le fait que de telles propositions aient été prises en compte dans le jugement final.

Des accusations sans fondement

 

Marc Yombouno a également remis en question les arguments avancés par la CRIEF pour justifier la condamnation de Mohamed Diané. « Pourquoi les 500 milliards ? », a-t-il interrogé, en faisant référence au montant supposé détourné par l’ex-ministre. Il a expliqué que la gestion d’un département ministériel n’est pas l’affaire d’un seul individu et que des audits, inspections et contrôles préalables sont nécessaires avant de porter de telles accusations. Selon lui, le jugement de la CRIEF repose sur des éléments qui ne sont pas suffisamment étayés par des preuves concrètes.

« Est-ce que c’est le ministre seul qui gère le budget d’un département ? », a-t-il ajouté, pointant le manque de transparence dans la procédure. Yombouno a souligné que le jugement a été rendu sans confrontation des documents, sans enquête autour des actions de l’ex-ministre et sans avoir fait un examen détaillé de la gestion des fonds dans les différents départements concernés.

Une justice sans contradiction

Mettant en exergue ce qu’il considère comme un défaut de contradictoire dans ce dossier, il a déploré le fait que dans un dossier aussi complexe que celui d’un détournement de deniers publics, le jugement soit rendu sans contradiction. « On voit seulement le front de Léno, on dit qu’il a ça. Tout ce qu’on voit on dit c’est pour lui. Léno ne dit rien », a-t-il déclaré, en faisant allusion à l’absence de débat contradictoire dans le procès.

Marc Yombouno a estimé qu’une telle procédure, où les faits sont jugés sur des éléments non vérifiés, sans confrontations et sans audits, n’est pas digne d’un système judiciaire équitable. Il a déploré que des décisions aussi lourdes soient prises de manière unilatérale, sans apporter de réelles preuves pour justifier les accusations portées contre les responsables politiques et administratifs concernés.

Un appel à la réflexion 

Appelant à une réflexion approfondie sur la gestion de la justice en Guinée, l’ancien ministre a indiqué que ce type de procédure, où l’accusation est fondée sur des rumeurs et des jugements sans fondement, nuit à la crédibilité de l’institution judiciaire et ne permet pas d’instaurer un climat de confiance entre les citoyens et la justice. « Nous nous sommes dit, mais qu’est-ce qu’on veut apprendre à nos enfants qui font le droit à l’université à travers ce que les avocats disent dans ce procès ? », a-t-il lancé, insistant sur le rôle crucial de la formation juridique dans la construction d’une société juste et transparente.

Sâa Robert Koundouno 

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