La Maison du savoir pour l’humanité a été officiellement lancée ce samedi,14 décembre 2024 à Conakry. Créée en 2020, cette ONG a pour objectif, de promouvoir la paix et l’unité nationale. L’idée est partie de l’organisation de l’élection présidentielle de 2020, qui a failli faire basculer la Guinée.
Après quatre ans d’intenses travaux, les membres de cette organisation, par la voix de leur président Ousmane Barry, parlent des résultats du diagnostic.
« Depuis sa création jusqu’à nos jours, nous avons mené tel que vous avez vu dans les speechs des activités. Commencer d’abord par s’enquérir des réalités du pays, les causes de la division du peuple. Parce que, on cohabite, on marche ensemble, on fait toutes les activités ensemble sauf en politique où ça commence à dégénérer. On s’est mis durant ces années à faire des recherches, voir est-ce que cette division est naturelle ou artificielle? On a trouvé vraiment que c’est artificiel. Vous savez, un bâton se casse plus facilement au milieu, et si vous regardez stratégiquement, géographiquement, la Moyenne et la Haute Guinée abritent le milieu de la Guinée. Et ensuite, environ 70% de la population guinéenne. Ce qu’on a eu à faire, puis élaborer un document qu’on doit faire le livre bientôt en édition qui s’appelle “À MON AVIS”, pour expliquer à l’opinion nationale et internationale la vraie valeur de l’être humain. De dépasser ces clivages ethniques, et d’amener les débats en débats constructifs et compréhensibles qu’on utilise souvent. Dans le livre, on a mentionné ce qu’on appelle la règle 9-6. Cette règle consiste à dire que le 9 que vous voyez fait 6 pour celui qui est en face de vous. Pour une compréhension mutuelle, soit vous partez voir son 6, soit vous le faites venir voir votre 9 ou vous combinez les deux. Vous pouvez lire à la fois 96 et pour vous et pour lui. Donc c’est un peu l’idéal que nous voulons mettre en place. Et ce qui nous a marqués, c’est de trouver que tout le peuple de Guinée a besoin de ce qu’on appelle paix et cohésion sociale. Chacun est vraiment intéressé à ce projet », fait remarquer M. Barry.
Représentant le Chef de l’Etat à cette cérémonie, Elhadj Madifing Diané a tout d’abord retracé l’histoire de la Guinée, de la colonisation à nos jours en passant par l’indépendance. Il a aussi souligné que c’est dans l’unité qu’on pourra profiter de la richesse dont regorge le pays. Et le rôle de la jeunesse guinéenne est prépondérant dans ce processus. Car, dit-il, elle est le présent et l’avenir du pays. Voir la Maison du Savoir pour l’humanité œuvrer dans ce sens n’est qu’un soulagement pour lui.
« C’est d’abord un message de satisfaction. Voir cette association, tous les membres sont jeunes, que ces jeunes se saisissent des préoccupations dues à ce temps notamment la préservation de la paix, l’affirmation que nous sommes un et indivisible, l’affirmation que les communautés, leur expression raciale et ethnique ne doivent pas être des slogans pour cette Guinée de cette période. Surtout leur engagement pour le développement harmonieux de ce pays en préservant l’environnement, tous ces messages prônés par cette maison sont des préoccupations du Chef de l’Etat, le général d’armée Mamadi Doumbouya. Voir qu’ils en font leur préoccupation et j’ai touché du doigt leur engagement en son nom, je prie Dieu qu’Allah les accompagne. En son nom, je prie Dieu qu’Allah leur donne la force de se faire comprendre par les Guinéens. Parce que la préoccupation de ce pays est ailleurs. Ce n’est pas la politique. La préoccupation de ce pays est la lutte contre la pauvreté. Allah nous a donné les ⅔ de la richesse dans sa diversité de cette Afrique Occidentale mais nous sommes considérés parmi les pays les plus pauvres. Par le manque de mise en valeur des ressources que Dieu nous a données. Mais ça passe obligatoirement par la paix », a-t-il rappelé.
Cette rencontre a été marquée par la présence des représentants des quatre coordinations de la Guinée, des activistes de la société civile, des organisations de défense des droits de l’homme, des représentants des communes de Conakry et ailleurs, des représentants du CNT, des scientifiques, entre autres. Un panel a été organisé à cet effet pour permettre à chacun d’exprimer son avis et de proposer des pistes de solutions.
De son côté, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme a laissé entendre que la paix est une culture. Et les ennemis de la justice c’est l’injustice et les violations des droits de l’homme.
« Vous vous êtes fixé une mission noble et délicate. Parce qu’effectivement en Guinée, le travail de paix, on pense que c’est des slogans. Il faut s’accommoder et dire seulement la paix, la paix. Non! La paix, c’est une culture. Et les ennemis de la paix c’est l’injustice. Les ennemis de la paix, ce sont les violations de droits de l’homme. Vous ne pouvez pas cultiver, promouvoir l’injustice, les inégalités sociales, l’exclusion, la discrimination et vous pensez que vous allez maintenir un monde, une société paisible, tranquille et calme. Ce n’est pas possible. Et d’ailleurs les Nations unies parlent de ce qu’on appelle la paix négative. Je ne dis pas que la Guinée est dans ce cadre-là, mais partout où vous voyez le Fonds de consolidation des Nations unies, ce sont des fonds mis par le système des Nations unies pour les pays post-conflits. Ce fonds-là existe en Guinée depuis les années 2005-2006. La Guinée, je dis souvent, est dans une sorte de ni paix, ni guerre. Que Dieu nous épargne la guerre. Mais pour avoir la paix durable, la paix juste, il faut inverser cette tendance de discrimination, cette tendance d’injustice, de violation des droits de l’homme. Il faut instaurer une justice impartiale, équitable et créer l’égalité de chance. Ça, c’est un aspect très important qui nous permettra d’aller vers l’Etat de droit », prêche l’activité des droits de l’homme.
Saidou Lébêré
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