Violences basées sur le genre: le MPFEPV avec REFAMP et AWLN-Guinée sensibilisent les étudiants à l’UGANC

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Pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG), le Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires (REFAMP) et le Réseau des Femmes Leaders de Guinée (AWLN-Guinée), en collaboration avec le Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, ont organisé ce vendredi 29 novembre une conférence-débat, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Cette activité s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme lancés le 17 novembre dernier. À en croire la présidente de ces réseaux, le travail ne s’arrêtera pas à ces 16 jours-là, il va se poursuivre dans différentes écoles et universités, dans des marchés et les communes car la violence est omniprésente et surtout ces violences touchent des enfants de plus en plus jeunes voire même des bébés qui sont violées.

Dans son discours de bienvenue, la présidente de ces réseaux, Mariama Diallo Sy, a laissé entendre que ces violences qui touchent particulièrement les femmes et les filles, ne sont pas des incidents isolés, mais un problème systémique profondément ancré dans nos structures sociales et culturelles et les chiffres en font foi.

«Aujourd’hui encore, une femme sur trois dans le monde a été victime de violence physique ou sexuelle. Le plus souvent par un partenaire intime, selon ONU Femmes. En Guinée, les chiffres sont tout aussi alarmants. Près de 80% des femmes et filles âgées de 15 à 64 ans ont subi une forme de violence, et seulement une faible proportion d’entre elles reçoivent l’aide dont elles ont besoin. Ces chiffres ne racontent qu’une partie de l’histoire. Ils ne peuvent exprimer toute la douleur, les souffrances et les espoirs brisés. Ils ne peuvent non plus décrire les tragédies comme celles de Aïcha Bah et Mariama Dalanda Barry, deux jeunes filles qui nous ont été arrachées dans des conditions insupportables », a-t-elle raconté.

Selon Mariama Diallo Sy, cette conférence-débat qui met l’accent sur les enjeux des VBG et les mécanismes de prévention, est un pas important pour dire non à l’indifférence et poser des actions concrètes. « Nous devons utiliser cet espace pour non seulement comprendre la portée du problème, mais aussi réfléchir ensemble à des solutions efficaces. En ma qualité de présidente du Réseau des Femmes Leaders africains chapitre Guinée (AWLN Guinée) et du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires de Guinée (REFAMP), je tiens à rappeler que nous nous engageons activement à lutter contre les violences faites aux femmes et à promouvoir leur autonomisation à travers

1-Le plaidoyer : nous œuvrons pour l’adoption et l’application rigoureuse de lois protégeant les femmes et les filles contre toutes formes de violence.

2-La sensibilisation communautaire : nous intervenons directement auprès des communautés, particulièrement en milieu rural, pour déconstruire les normes qui justifient ou tolèrent ces violences.

3-L’autonomisation économique : nous sommes convaincus qu’une femme économiquement indépendante est moins exposée à des situations de violence et plus apte à s’en sortir. Ces actions ne seraient pas possibles sans le soutien de nos partenaires, auxquels je tiens à exprimer ma gratitude: notre ministère de tutelle, le système des Nations Unies en Guinée, le corps diplomatique, le secteur privé ainsi que les ONG ».

Plus loin, par la voix de leur président, ces femmes ont expliqué les objectifs de cette conférence-débat avec ces jeunes, garçons et filles, en majorité des étudiants de ce temple du savoir (UGANC). «Les échanges que nous aurons aujourd’hui permettront de partager des expériences, d’identifier des bonnes pratiques et de renforcer notre collaboration pour une action concertée. Je vous invite donc à participer pleinement à cette conférence-débat, à poser les questions difficiles et à imaginer avec nous des réponses courageuses. Les femmes et les filles de Guinée ne doivent plus attendre. Nous avons la responsabilité et le pouvoir de créer un avenir où chaque femme, chaque fille pourra vivre dans la dignité, la sécurité et la liberté. Ce combat est non seulement juste, il est nécessaire. Refuser de le mener, c’est trahir nos valeurs et nos principes  fondamentaux. Nous avons le devoir et nous allons nous donner le pouvoir de bâtir une Guinée plus juste, plus équitable et plus humaine. Unissons nos voix et la force de nos actions pour mettre fin aux violences basées sur le genre », a-t-elle conclu.

Au nom de son ministre, la cheffe de cabinet du Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Aissatou Barry a saisi l’opportunité pour revenir sur les chiffres. « À l’échelle mondiale, on estime que 736 millions de femmes/filles-près d’une sur trois – ont été victimes d’une des formes de violences, qu’elles soient physiques et/ou sexuelles, morales ou économiques. En Guinée, selon les résultats de l’Enquête Nationale réalisée en 2016,  80.7% des femmes et filles âgées de 15 à 64 ans ont affirmé avoir subi au moins une des formes de violences contre 91% en 2009. Concernant le mariage d’enfants, le pourcentage des filles qui entrent en union avant 15 et 18 ans est respectivement de 21% et de 54,6% (MICS 2016) contre 25.9% et 57.8% en 2012. La prévalence des mutilations génitales féminines parmi les filles et femmes de 15 à 49 ans est de 94,5% et 39% pour les filles de 0 à 14 ans (EDS 2018) contre respectivement 96,9% et 45,5% en 2012 », a déclaré la cheffe de cabinet avant de renchérir en ces termes : « Au regard de l’ampleur que prend ce fléau dans notre pays et surtout la recrudescence des cas de viols sur mineures, il devient plus qu’urgent de renforcer la synergie pour redynamiser les mécanismes de gestion des cas. La présente rencontre s’inscrit dans cette dynamique. A cet effet, il faudra développer des actions d’information, de sensibilisation et de communication pour un environnement favorable à la protection des filles et des femmes, y compris l’application effective des textes de loi. A ce niveau, j’en appelle à l’implication effective des organisations de la société civile pour vulgariser les dispositions des textes de lois et réglementaires relatifs aux VBG en particulier les violences sexuelles et aux pratiques néfastes notamment les MGF et les mariages d’enfants au sein des communautés dans les langues locales, à travers les canaux accessibles ».

Venue suivre cette conférence-débat, Fatima Bah, étudiante en licence 4 Communication de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication de Kountiya, vice-présidente de la commission scientifique et culturelle a exprimé toute sa satisfaction puisqu’à travers cette rencontre, elle a connu d’autres formes de violence et promet de s’impliquer davantage pour lutter contre les VBG. « Bien avant cela, je faisais partie d’une structure, c’était l’un de nos combats, lutter contre les VBG. On ne peut pas dire aujourd’hui éradiquer totalement mais diminuer le taux des VBG dans nos sociétés. Je me porte volontaire de continuer à promouvoir, sensibiliser pour qu’il y ait quelques limitations », a-t-elle souligné.

Mamadou Yaya Barry 

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