Revirement politique: « le CNRD ne m’a rien proposé, rien donné » (Makanéra)

A peine rentré d’une tournée avec le ministre secrétaire général à la présidence, le Général Amara Camara, le président du FND, répond à ses détracteurs qui ont affiché ses photos avec plusieurs casquettes politiques. Makanéra dit à qui veut l’entendre, qu’il n’a jamais appartenu à ces formations politiques. Au contraire, il parle de real-politik.

« C’est vrai que ces derniers temps, une image a circulé où je me trouve avec une casquette PUP, une photo avec son Excellence monsieur le Premier ministre Cellou Dalein Diallo pour qui, j’ai du respect, avec le président Alpha Condé, mais je vais vous dire quelque chose. Par principe, quand on se bat en politique, votre adversaire n’est pas votre ennemi. L’objectif principal recherché quand on est politique, lorsque vous faites un combat politique, s’il y a un qui est élu vous l’aidez maintenant à construire le pays. Comment? Dans ce cas, il y a deux possibilités. Soit, celui qui est élu vous fait appel pour l’accompagner à construire le pays dans ce que vous connaissez faire. S’il ne vous appelle pas, vous l’aidez à construire le pays par des critiques positives et constructives. Mais contrairement à ce que les gens pensent, construire le pays, c’est l’objectif du militantisme dans un parti politique. Cela, va au-delà de votre candidat. Maintenant par rapport à l’image, je vous prie de me croire mes frères, j’ai beaucoup de respect pour le Général Lansana Conté. D’ailleurs moi, je critique un chef tant qu’ il est au pouvoir parce que c’est pas la haine, c’est pour l’aider  à s’améliorer. S’il n’est plus là je parle du bon côté. Mais j’ai commencé le combat politique avant l’adoption de la loi fondamentale de 1990. Jusqu’à l’arrivée du Pr Alpha Condé au pouvoir je suis resté dans l’opposition. La dernière fois j’ai défié quiconque, ancien ministre du PUP, ancien directeur national pour prouver que je suis allé le voir dans son bureau. Je crois que c’est la chose que je regrette le plus aujourd’hui. Parce qu’on m’a fait appel j’ai refusé. J’ai intégré la fonction publique guinéenne la même année que ma première fille. C’est pour dire que ni de près ni de loin je n’étais PUP. Mais qu’à cela ne tienne, je reconnais ce que le PUP a fait dans ce pays. Souvent c’est ce que les gens n’arrivent pas à comprendre. Dès qu’ils aperçoivent quelqu’un, ils disent qu’ils veulent le rejoindre, non. On peut dire la vérité même si on ne rejoint pas quelqu’un. C’est ça l’honnêteté. Donc, je n’ai pas appartenu aussi à l’UFDG. Il n’y a même pas eu une alliance normalisée entre nous, j’ai rejoint l’opposition républicaine. Et je prouve entre notre groupe c’est-à-dire Elhadj Papa Joly Kourouma et moi et l’opposition républicaine, si quelqu’un a apporté à l’autre c’est nous qui avons apporté à l’opposition républicaine. Mais vous savez nous pouvons tous regarder la même chose, on ne verra pas de la même manière si nous n’occupons pas les mêmes positions. Je vais vous donner l’exemple le plus pratique. Vous savez Elhadj Cellou a été Chef de file de l’opposition sur plusieurs années et que vous savez qu’en politique, c’est une question de rapport de force. C’est quand on est venu dans l’opposition et que les rapports de force se sont inversées en sa faveur que le gouvernement a décidé de lui octroyer un budget de 5 milliards par an. Dès qu’on a quitté, le budget a été supprimé. Donc entre eux et nous, qui a apporté à l’autre? », interroge Makanéra avant d’ajouter: « je n’ai pas appartenu à l’UFDG, j’étais dans l’opposition mais, je voulais parfois qu’on élève la qualité du débat. Quand on est même dans un parti politique, vous n’êtes pas derrière le leader, le combat politique c’est quoi? C’est l’association des personnes au service des idées, pas au service d’un individu. Mais hier il était avec Paul demain avec Pierre. Non, moi je suis pour la Guinée. Si vous avez dit vous construisez la Guinée comme ce que je vois avec les officiers d’aujourd’hui, je suis derrière eux ».

Ce changement de veste a fait les choux gras des médias en Guinée. Certains vont jusqu’à parler d’achat de conscience, le tout couronné par la présence de certains cadres de l’administration à ses côtés lors de cette conférence. L’ancien ministre dément ces allégations et met au défi ces personnes.

« Je ne leur demande rien, heureusement aujourd’hui vous avez parlé des directeurs,  je vous prie de me croire, ces directeurs ne financent rien dans mes activités. Il y a des Guinéens qui ne sont pas connus ou qui ne se sont pas fait connaître mais ceux qui sont en faveur de la paix et du soutien des idéaux du CNRD, ces Guinéens sont là. Ce sont eux qui font l’essentiel de ce que je suis en train de faire aujourd’hui. Ils n’ont même pas besoin d’être cités  ici aujourd’hui. Donc, ceux qui pensent que c’est les directeurs, vous pouvez leur demander en privé ce n’est pas ça la réalité. Donc, le CNRD ne m’a rien proposé, le CNRD ne m’a rien donné mais, je crois tout bon guinéen a l’obligation morale, intellectuelle, religieuse, politique de soutenir le CNRD dans son projet d’instaurer la paix, le développement économique et social de notre pays », a conclu Alhoussein Makanéra Kaké.