Crise en Guinée : Abdoul Sacko appelle à la vigilance, après la rencontre du FFSG avec la mission onusienne
Le Coordinateur des Forces Sociales de Guinée, a donné un aperçu détaillé des échanges qui se sont tenus ce lundi, 11 novembre, entre les représentants de l’organisation qu’il coordonne et la mission onusienne qui séjourne en Guinée, au cours d’une rencontre cruciale à la Maison Commune du Système des Nations Unies à Coleah.
Ce dialogue intervient dans un contexte où la Guinée traverse une crise sociopolitique et économique profonde, qui dure depuis trois ans. Au sortir de cette rencontre, Abdoul Sacko a partagé ses impressions sur l’impasse actuelle et sur les conditions nécessaires pour sortir de cette crise qui fragilise le pays.
Au nom de ses pairs, l’acteur de la société civile guinéenne a détaillé les divers aspects de la situation qui ont été abordés lors de cette rencontre, notamment les réalités sociales, politiques et économiques du pays. Ces dernières (réalités) selon lui, sont marquées par une montée des tensions sociales, une instabilité politique persistante et une situation économique de plus en plus précaire.
Abdoul Sacko a, dans sa communication, évoqué les défis politiques et électoraux qui se profilent à l’horizon, avec une incompréhension palpable entre les différents acteurs sociopolitiques, les autorités et la société civile, notamment sur l’agenda relatif au retour à constitutionnel.
« Lors des débats, on a d’abord cherché à savoir quel est le niveau de dialogue, le niveau de compréhension entre les acteurs sociopolitiques, les acteurs prenant part au processus électoral et les autorités. En plus de cela, quels sont aujourd’hui les niveaux de blocage et quelles sont les pistes éventuellement de solutions qui puissent aider à faciliter l’implication ou l’accompagnement des Nations unies. Et donc, c’est sur ces enjeux que les discussions avec la mission onusienne se sont concentrées », a confié Abdoul Sacko.
La clé, une volonté politique!
Un des points cruciaux soulevés par Abdoul Sacko a été la nécessité d’une véritable prise de conscience de la part des autorités guinéennes face à la gravité de la situation. Selon lui, la sortie de crise dépend avant tout de la volonté politique des gouvernements.
« La garantie sera toujours de la volonté politique des gouvernements », a-t-il martelé, soulignant que les autorités doivent comprendre que le pays court un risque majeur si aucune réforme substantielle n’est entreprise. Pour Sacko, il est indispensable que l’État prenne conscience de la profondeur de la crise et de la nécessité de remettre en cause certains aspects de la gestion actuelle des affaires.
L’une des préoccupations majeures exprimées par les Forces Sociales, est l’absence de mesures concrètes permettant de garantir une transition politique apaisée. « L’État doit être conscient des risques qu’encourt le pays, qui pourrait sombrer dans une crise encore plus violente si des réformes ne sont pas mises en œuvre ».
Toutefois, Abdoul Sacko a tenu à souligner que les partenaires internationaux, dont les Nations unies, sont prêts à soutenir la Guinée, à condition que les autorités guinéennes adoptent une attitude plus constructive. Pour lui, bien que la mission onusienne soit bien informée des réalités du terrain, la dernière décision revient aux autorités internationales qui les ont mandatés. « Ce que nous avons compris, c’est que ces cadres sont mandatés pour rendre compte et proposer des solutions. Il reviendra à leurs mandants de décider s’il est possible d’accompagner les autorités guinéennes, ou s’il y a des signes de manque de sincérité », a-t-il expliqué.
En outre, les violations des libertés de presse et les restrictions sur la liberté d’expression sont des points soulevés par les Forces Sociales comme des freins au développement d’un véritable dialogue politique. « Nous estimons que ce sont des conditions que l’État doit remplir afin de garantir la confiance », a déclaré Abdoul Sacko, précisant que l’État doit s’engager à respecter pleinement les droits des citoyens pour créer un environnement favorable.
À en croire les Forces Sociales de Guinée, une vigilance est nécessaire face à la situation actuelle du pays. « Nous appelons à leur vigilance tout en saluant leur volonté à accompagner la Guinée à trouver des solutions », a-t-il précisé, faisant référence aux risques de soutien international qui pourrait, sans une évaluation approfondie de la situation, contribuer à légitimer un système politique.
Sâa Robert Koundouno
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