Fait en 2007, le pont de Sambayah situé dans la préfecture de Coyah est bloqué de toute circulation depuis hier, mardi 19 novembre 2024.
Un blocage qui s’explique par les travaux de réparation sur le « nouveau pont » dû aux fissures et des trous béants qui laissent voir l’eau s’écouler sous le pont.
Vu l’état de dégradation de cet édifice et celui du vieux pont impraticable par les engins, c’est parti pour des mois de calvaire pour ces usagers.
« Je quitte chez moi à Doumbouya pour vendre les médicaments traditionnels comme vous l’observez. Il n’y a pas de voiture pour accéder au marché ni de moto, donc je transporte mes produits sur ma tête. C’est pénible », se plaint Yarie Koumbassa.
Pour Facinet Keïta, conducteur de taxi-moto, le parcours est pénible et la consommation du carburant est énorme. « Il y a trop d’embouteillage. Quand tu prends un passager, vous arrivez difficilement à destination. Depuis ce matin, je peine à avoir un client. Tout le monde converge vers Sambayah. S’il n’y a pas de passage ici, c’est une partie du pays qui est paralysée puisque c’est l’accès le plus facile ».
Depuis des heures maintenant, le combat est rude entre conducteurs et passagers sur cette route. « C’est la même route qui mène à Wonkifong carrefour, Kakoulimaya, Karada, Toguiron, Doniyah, Forecariah, Pamelap, Kambia. Depuis le début de ces travaux, quand nous prenons un client du KM 54 pour Sambayah à 5.000, il refuse puisqu’il n’a pas l’habitude de payer ça, pourtant le trajet est très pénible et nous consommons beaucoup de carburant ».
Pour se mettre à l’abri de ces problèmes, une route secondaire est bitumée par l’entreprise en charge des travaux. Une solution peu appréciée par le bureau syndical. « Depuis le début des travaux hier jusqu’à 0h, nous étions dans un embouteillage débordant ici.
La route secondaire qui est bitumée pour la circonstance est très restreinte. Il y a des routes qu’on doit refaire pour la circonstance pour servir de route secondaire. Cette route de secours est dans une zone très dangereuse. Si on n’y installe pas les forces de sécurité, on craint pour notre sécurité parce qu´à partir de 22h, les bandits coupent la route puisque la route est dans un endroit creux, donc ils s’attaquent aux conducteurs de longs voyages. Depuis hier, nous sommes fatigués puisque les gens transportent les bagages sur leurs têtes. Il n’y a pas de passage pour les véhicules ni pour les motos et difficilement les piétons passent. Normalement ce pont, celui de Dandeya et de Kakoulimaya devaient être réparés au même moment mais la mission de contrôle a dit que celui-ci est bon. Depuis que les gros porteurs ont commencé à pratiquer cette route en provenance de Moribayah avec de lourds tonnages c’est trop. Depuis que ce pont s’est cassé il y a eu de nombreux accidents et nous traversons de nombreuses difficultés », a décliné Yamoussa Bangoura, responsable syndicale.
Dans notre constat sur ce raccourci à Kendoumayah, situé à 100m environ, un arrosage constant est nécessaire pour noyer les nuages de poussière.
Face à cette situation, de nombreux conflits entre passagers et conducteurs ont été enregistrés.
« Depuis ce matin, nous avons rencontré de nombreux conflits entre transporteurs et usagers. Quand tu transportes une personne de Coyah-ville pour le marché, arrivé à Sambayah ici, ils s´entremêlent puisque si le trajet n’est pas terminé, ils refusent de payer 5.000 pour le trajet et les transporteurs aussi sont réticents.
Donc l’usager est obligé encore de payer un autre tronçon pour rejoindre sa destination, c’est là que des marches débutent. Ceux qui ont des bagages payent plus d’argent aux dockers qu’aux enginistes », déplore-t-il.
Pour solutionner le problème, M. Bangoura demande aux conducteurs, se calmer jusqu’à la fin des travaux. « Quelles que soient les frustrations, qu’ils pardonnent et acceptent de s’entendre avec les usagers puisque c’est une situation qui ne dépend d’aucun d’eux ». Malgré que ce pont soit le second sur le même trajet avec de nombreuses réparations à son actif, les syndicalistes lancent un appel aux autorités.
« Ils parlent de 2 ou 3 mois mais nous ne savons pas comment les travaux vont évoluer mais que ça soit un travail consistant. Nous souhaitons que ça soit consistant mais en attendant nous souffrons. Que les autorités reviennent sur la voie secondaire, vers Doumbouyah en partant à Tounkandé. C’est une route convenable. Celle qui est là est petite »
Pour résoudre les conflits entre usagers de cette route, une sanction est prévue. « Nous avons alerté les chauffeurs, s’il y a une plainte contre quiconque, le mis en cause restituera l’argent du passager et sera sanctionné pour 3 jours sans service en plus d’une amende de 300.000fg ».
Le responsable de la société Chico, chargé de l’exécution des travaux, nous a confié: « ces travaux sont prévus pour 2 à 3 mois environ. Il ne s’agit pas d’enlever tout le pont mais nous allons apporter des réparations et modifications pour qu’il soit dans un bon état ».
En attendant, les usagers de cette route continuent à tirer le diable par la queue.
Mayi Cissé
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