Après une longue période d’interruption de ses activités pour faute d’assesseurs employeurs et travailleurs, le tribunal du travail de Conakry a repris ses audiences ce vendredi 4 octobre 2024, offrant un nouvel élan à la justice sociale en République de Guinée.
Perçue comme une avancée majeure pour la justice, cette relance est essentielle pour résoudre les conflits du travail et garantir des droits équitables entre employeurs et travailleurs. C’est un processus qui a abouti grâce à la récente prestation de serment des assesseurs devant le Président du tribunal du travail à la Cour d’Appel de Conakry.
Saluant cette avancée significative, le président du tribunal a lors d’une interview, souligné l’importance de cette relance : « On ne peut tenir d’audience sans la présence de deux assesseurs travailleurs et deux assesseurs employeurs. C’est pourquoi il est opportun de remercier le ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui n’a pas manqué de nous accompagner», a dit Mohamed DIAWARA.
Cette déclaration du chef de juridiction met en lumière la nécessité de la coopération entre les institutions pour garantir l’effectivité des droits des travailleurs en République de Guinée.
Pour l’avocat Maître Faya Gasbriel Kamano, cette reprise est un soulagement. C’est pourquoi l’homme en robe noire n’a pas manqué d’évoquer les défis auxquels les avocats ont dû faire face durant la période d’inactivité.
« Par défaut d’assesseurs, le tribunal a mis du temps à siéger, ce qui a fait que ça nous a peiné en tant qu’avocats. La preuve est que moi-même je suis venu ce matin pour deux dossiers qui ont des procédures pendantes devant le tribunal du travail », a-t-il laissé entendre, comme pour dire son témoignage souligne l’impact significatif de l’absence d’assesseurs sur le traitement des litiges et la nécessité urgente de trouver des solutions pour rétablir l’équilibre dans les relations de travail.
Ismaël Keita, assesseur employeur et Vice-président du patronat, a quant à lui, mis en avant l’importance de la justice dans la refonte du secteur privé. « Nous constatons que la justice guinéenne est effectivement en train d’emboîter les pas, et est pleinement dans la réfondation de la justice», a-t-il mentionné.
Monsieur Keita a insisté sur la nécessité d’assurer une justice équitable pour tous, affirmant que le secteur privé se sent désormais rassuré : « Les employeurs ne seront pas condamnés pour des faits qu’ils n’ont pas commis».
Toutefois, il a également appelé à une prise de conscience des responsabilités des employeurs : « Nous les encourageons à respecter le droit des travailleurs », a confié Ismaël Keita.
Il faut noter que cette relance des activités judiciaires est non seulement essentielle pour la résolution des conflits du travail devant favoriser un climat social apaisé et un développement économique durable, mais elle marque également un tournant dans la perception de la justice en Guinée.
Sâa Robert Koundouno
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