Le président français Emmanuel Macron a appelé samedi au « retrait du M23 et des troupes rwandaises » de l’est de la République démocratique du Congo, en proie à un conflit armé depuis la résurgence de cette rébellion à majorité tutsi en 2021, lors de la clotûre du sommet de la Francophonie à Paris.
La RDC et le groupe d’experts des Nations unies accusent le Rwanda d’avoir déployé des troupes en soutien au M23 (« Mouvement du 23 mars« ) qui s’est emparée de vastes pans de territoire dans cette région riches en minerais – des accusations démenties par le Rwanda. Le président congolais Félix Tshisekedi et sa délégation avaient claqué la porte du sommet vendredi quelques heures après le discours d’Emmanuel Macron ouvrant les travaux, fâchés qu’il « évoque toutes les grandes crises du monde, du Liban à l’Arménie, sans daigner mentionner la RDC, le plus grand pays de la Francophonie« .
« Il faut croire qu’il tenait d’abord à ménager (le président rwandais, Paul) Kagame« , avait confié avec amertume à l’AFP une source gouvernementale congolaise. Le chef de l’Etat français a également appelé au « démantèlement des FDLR et de tous les groupes armés« , en référence aux Forces démocratiques de libération du Rwanda, groupe rebelle rwandais formé par d’anciens hauts responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et réfugiés en RDC depuis, qui constitue aux yeux du régime rwandais une menace permanente à ses frontières.
M. Macron a enfin encouragé « la reprise d’un processus politique avec le M23 et toutes les composantes politiques pour permettre le retour plein et entier de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC « . Il a par ailleurs reconnu que la réunion trilatérale espérée pour encourager ses homologues à conclure un accord de paix dans le cadre des négociations entamées depuis des mois sous l’égide de la médiation angolaise n’a « pas été souhaitée« . À la place, deux entretiens bilatéraux séparés ont eu lieu. « La situation est encore trop tendue« , a-t-il dit, expliquant que des efforts de part et d’autres demeurent « indispensables« .
AFP