Alors que la majeure partie des jeunes diplômés du pays en chômage aspire à intégrer la fonction publique ou des entreprises, Toumani Diakité, titulaire d’une licence en physique des corps solides, a trouvé une voie qui lui a permis de s’intégrer pleinement sur le plan socio-professionnel.
Diplômé il y a plus de sept ans, ce jeune agriculteur a rapidement compris les exigences du marché de l’emploi, et il s’est tourné vers l’agriculture dès la validation de son diplôme universitaire.
Aujourd’hui installé dans son district de Gbomkô, sous-préfecture de Gnantaninan, préfecture de Mandiana, Toumani Diakité figure parmi les plus grands cultivateurs de la région. Chaque année, il récolte pas moins de 100 sacs de riz.
« Quand j’ai terminé mes études, j’ai décidé de retourner m’installer au village, car le marché de l’emploi était trop saturé. Dès mon arrivée, je me suis lancé dans l’agriculture. Cela fait maintenant plus de sept ans, et ma récolte ne descend jamais en dessous de 100 sacs de riz. L’année dernière, j’ai récolté 400 sacs, malgré quelques difficultés. »
Alors que Toumani Diakité exploitait entre 100 et 170 hectares les années précédentes, cette année, avec la fermeture des mines artisanales décidée par les autorités actuelles du pays, il a élargi ses surfaces cultivées. Dans un mois, son riz sera prêt pour la récolte, mais il craint de ne pas pouvoir tout récolter à cause du manque de moissonneuses. Inquiet, Toumani Diakité appelle les autorités, et plus particulièrement le général-président Mamady Doumbouya, à lui venir en aide.
« Cette année, quand le gouvernement a décidé de fermer les mines, j’ai investi tout l’argent que j’avais dans mes champs. J’ai acheté un tracteur, ce qui m’a permis de cultiver une grande surface, et la récolte de riz s’annonce bonne. J’ai mis en valeur plus de 200 hectares. Cependant, avec la récolte qui approche, je n’ai pas de moissonneuse pour tout récolter. L’année dernière, par manque de matériel, une partie de ma récolte a pourri sous mes yeux impuissants. C’est pourquoi je demande aux autorités, en particulier au CNRD et au général-président Mamady Doumbouya, de m’aider à avoir une moissonneuse. Nous avons apprécié leur décision d’encourager les Guinéens à retourner à la terre, mais sans leur soutien, une partie de notre production risque de se perdre. »
Chaque année, de nombreux jeunes diplômés se retrouvent sur le marché de l’emploi en Guinée. Face aux difficultés de ces jeunes sans emploi, Toumani Diakité ne manque pas de conseils :
« Je voudrais dire à la jeunesse que la terre ne trahit jamais. Je suis diplômé, mais je travaille dans les champs, et je remercie Dieu pour cela. J’encourage la jeunesse guinéenne à s’investir dans l’agriculture. Le gouvernement ne peut pas employer tout le monde, donc il vaut mieux entreprendre pour trouver une voie d’avenir et contribuer au développement du pays. »
Depuis son arrivée au pouvoir en Guinée, le 5 septembre 2021, le CNRD s’est engagé à promouvoir l’agriculture, un secteur essentiel pour assurer l’autosuffisance alimentaire du pays. Venir en aide à ce jeune agriculteur pourrait encourager d’autres jeunes à s’investir dans ce domaine.
Ahmed Sékou Nabé, correspondant à Kankan