Déclaré mort à tort, il échappe de peu au prélèvement de ses organes

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Déclaré mort, Anthony Hoover s’est réveillé alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes.

« Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » Depuis trois ans, ce verset biblique est inscrit sur le siège d’Anthony Hoover chez lui. Il s’agit sans doute d’un marqueur de la vie de cet Américain de 36 ans encore appelé « TJ Hoover », depuis que celle-ci a basculé il y a trois ans sur la table d’opération de l’hôpital Baptist Health Hospital de Richmond dans le Kentucky.

Admis sur place totalement inconscient le 25 octobre 2021 à la suite d’une overdose de drogue, Anthony a été déclaré en état de mort cérébrale quatre jours plus tard, après un placement sous appareil respiratoire. Alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes en tant que donneur, le patient reprend vie.

« Il s’est réveillé », se souvient avoir entendu sa sœur Donna Rhorer de la part des médecins. « Il bougeait dans tous les sens, se débattait. Il s’agitait sur le lit. Et quand on s’est approchés, on pouvait voir qu’il avait des larmes qui coulaient. Il pleurait visiblement », témoigne Natasha Miller, chargée de la préservation d’organes à NPR.

Des signes avant-coureurs

La scène décrite comme « chaotique » par Miller provoque immédiatement le refus des chirurgiens de procéder à l’opération. Des signes avant-coureurs auraient pourtant dû alerter les personnes chargées du patient.

Selon le déroulé des évènements rapporté par Nyckoletta Martin, un autre chargé de la préservation d’organes sur place, Anthony Hoover s’était réveillé et avait manifesté des signes de conscience lors d’un cathétérisme cardiaque destiné à évaluer la viabilité de son cœur dans la perspective d’une transplantation.

Malgré cela, la procédure de don d’organes a suivi son cours. Sa sœur se souvient même l’avoir vu « ouvrir les yeux » lors de son transfert vers le bloc opératoire. « On nous a dit que ce n’étaient que des réflexes, juste une réaction normale », affirme-t-elle.

L’affaire révélée au grand public le mois dernier en marge d’une audience de la Commission de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants sur les organismes de prélèvement d’organes, fait désormais l’objet d’enquêtes des autorités fédérales et de l’État.

Un système sous pression ?

À en croire certains observateurs, elle remet au goût du jour la controverse sur le concept de « mort cérébrale ». La loi américaine datant de 1980 la définit comme « l’arrêt total des fonctions du cerveau ». Or, la science révèle aujourd’hui que l’hypothalamus de certains patients dits « morts » peut continuer de réguler la température de leurs corps ainsi que leurs hormones.

Des questions émergent également quant au processus du don d’organes aux États-Unis. Alors que les services du ministère de la Santé estiment à 170 millions le nombre d’Américains inscrits à cet effet, moins de 1% répondent effectivement aux critères spécifiques de l’opération, selon l’organisation fédérale à but non lucratif, Donor Network West.

Cela entraîne 17 décès par jour en liste d’attente de greffe. Trois ans après cet incident, Anthony Hoover vit près de sa sœur. « TJ connaît des difficultés, notamment des problèmes de mémoire à court terme, de vision et d’équilibre. Mais il est assez robuste pour suivre une kinésithérapie plusieurs fois par semaine, et il a gardé son humour », décrit CNN qui lui a rendu visite.

Avec AFP

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