Ce mardi 24 septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à forcer la Russie à faire la paix avec Kiev. Tout en dénonçant l’Iran et la Corée du Nord comme des « complices » de la guerre menée dans son pays.
Alors que l’Assemblée générale de l’ONU est focalisée sur le Proche-Orient, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé dimanche 22 septembre aux États-Unis, veut maintenir l’attention internationale sur le sort de son pays ravagé par la guerre depuis deux ans et demi. « La Russie ne peut qu’être contrainte à la paix, et c’est exactement ce qu’il faut faire : contraindre la Russie à la paix », a-t-il affirmé. Le chef de l’État ukrainien doit présenter jeudi à son homologue américain Joe Biden et au Congrès à Washington les détails de son « plan de la victoire » visant à mettre fin à l’invasion russe.
Volodomyr Zelensky a pointé du doigt l’Iran et la Corée du Nord, accusés d’aider la machine de guerre de Moscou. « La Russie n’a aucune raison légitime – absolument aucune – de faire de l’Iran et de la Corée du Nord des complices de facto de sa guerre criminelle en Europe, avec leurs armes qui nous tuent, qui tuent des Ukrainiens », a lancé M. Zelensky devenu chef de guerre depuis l’invasion de son pays en février 2022. De son côté, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia a rétorqué que « les pays occidentaux (n’avaient) pas pu s’empêcher d’empoisonner une nouvelle fois l’atmosphère, en essayant d’occuper le temps d’antenne avec la question rebattue de l’Ukraine ».
Dénoncer l’aide militaire de l’Iran
Lors de cette session du Conseil, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a sommé la communauté internationale d’agir pour dénoncer l’aide militaire de Téhéran et Pyongyang à Moscou. Cela permet au président Vladimir Poutine d’« infliger le carnage, la souffrance et la ruine à des hommes, des femmes et des enfants ukrainiens innocents », a martelé le secrétaire d’État américain. Son homologue chinois Wang Yi a assuré, lui, que Pékin n’était « pas partie » prenante au conflit. « La Chine n’est pas à l’origine de la crise ukrainienne et n’y participe pas non plus. La Chine s’est toujours tenue du côté de la paix », a-t-il dit, rejetant les accusations américaines d’un appui chinois à la Russie.
« Toute tentative de faire porter la responsabilité sur la Chine ou d’attaquer la Chine ou salir sa réputation, est irresponsable et n’ira nulle part », a-t-il mis en garde. Volodymyr Zelensky a de nouveau promis un deuxième « sommet de la paix » après celui de juin 2024 en Suisse. Il a précisé que la Chine, l’Inde et le Brésil y seraient conviés. D’ailleurs, lors d’une conférence à New York, le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a estimé que le géant d’Asie du Sud pouvait apporter sa « contribution » à un hypothétique règlement entre la Russie et l’Ukraine. Il a souligné que son Premier ministre Narendra Modi avait rencontré lundi à l’ONU le président ukrainien, après des entrevues en juin et en août. M. Modi avait aussi vu M. Poutine en juillet.
Soutien indéfectible de la France
« Il n’y a pas actuellement tant de pays et de dirigeants qui ont la capacité ou la volonté de s’impliquer à la fois avec Kiev et avec Moscou », a vanté M. Jaishankar. Le président ukrainien, qui espère qu’au final la Charte des Nations Unies finira par s’imposer pour « terminer » la guerre, a réclamé dans l’immédiat aux Occidentaux davantage de systèmes de défense aérienne et de missiles longue portée pour mieux défendre ses villes contre les attaques quotidiennes russes.
La France, par la voix de Jean-Noël Barrot, son nouveau ministre des Affaires étrangères, a réitéré son soutien indéfectible à l’Ukraine. La paix « ne peut prendre la forme d’une capitulation de l’agressé car il y a bien un agresseur et un agressé », a-t-il déclaré. Un accord de paix entre Moscou et Kiev devra être conclu « sur la seule base du droit international dans le respect » de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a insisté le Français qui a rencontré son homologue ukrainien à l’ONU.