Dans la tradition guinéenne, la décision du choix du prénom de l’enfant peut varier d’une communauté à une autre, d’une famille à une autre, selon que ce soit un garçon ou une fille. Dans certaines kabila ou familles, le choix se fait à tour de rôle : tantôt, c’est fait par l’homme, tantôt, par la femme.
Dans la communauté maninka par exemple que je connais la mieux, le choix se fait à tour de rôle entre l’homme et la femme. Dans certaines kabila (famille), le choix du prénom du premier enfant du couple, quel que soit son sexe, revient à l’homme; Celui du deuxième, à la femme. Après les deux premiers gestes du couple, il n’y a plus d’obligation : L’homme peut décider du prénom de l’enfant et peut le donner à n’importe qui. Toutefois, la femme peut le lui demander pour qu’elle le donne à un de ses parents ou connaissances.
Chez d’autres, en milieu maninka, le choix du prénom de l’enfant, par l’homme ou par la femme, dépend du sexe de l’enfant. Quand c’est le sexe masculin par exemple, le choix du prénom revient à l’homme; quand c’est une fille, le choix revient à la femme. Et si par malheur, le mari décédait en laissant sa femme en état de famille, certains donnent le prénom de l’enfant au défunt père, si c’est un garçon bien évidemment.
Quand l’enfant nait, la kabila du mari prépare dix noix de colas pour aller porter, à la connaissance de celle de l’épouse, la naissance de l’enfant. Même si l’enfant naissait dans la belle-famille, la kabila de l’homme à l’obligation d’envoyer les noix de cola pour annoncer sa naissance. C’est la tradition. Ces dix noix de cola sont accompagnées d’un montant symbolique.
La science, la véritable, est la connaissance de soi-même. Malheureusement, le rejet de soi face à une présence étrangère développe un complexe d’infériorité et annihile toute volonté d’émancipation. Nous portons sur nous la culture de l’autre qui écrase effrontément les empreintes de nos ancêtres. Triste réalité !
Sayon MARA, Juriste