Route Km36-Kassonyah: la malédiction d’un pont !

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Le district de Kassonyah, situé dans la préfecture de Coyah, depuis l’indépendance de la Guinée en 1958, n’a connu ni eau, ni électrification encore moins de route jusqu’à aujourd’hui. Vidéo🔻

 

Le pont qui relie Km 36 et Kassonyah est un parcours du combattant, surtout pendant cette saison des pluies.

Sur ce tronçon, seuls les piétons peuvent traverser. 

Un chantier sur les lieux n’allège pas les accidents sur ce tronçon. 

« Les travaux sur cette route fatiguent énormément les citoyens. J’ai même l’épouse de mon frère qui s’est fait une fracture en empruntant la route de Kassonyah Daboro. Cela s’explique par le fait que ceux qui travaillent ici, n’arrangent pas la route pour permettre aux citoyens de se déplacer. Sauf quand ils sont prêts à se déplacer, ils arrangent pour que leurs machines puissent passer et c’est tout. Ça ne fera pas plus de deux mois, avec les pluies, ce qu’ils ont arrangé va encore se gâter, les nids de poule font tomber les gens et c’est ainsi que les gens ont des fractures », a signifié Lamine Kaba, usager de cette route. 

Au-delà de cette route, celle de Bentourayah est pratiquée par les Kassonyakah. Un trajet qui coûte plus le  double du transport normal. 

« Quand il pleut, nous sommes obligés d’aller jusqu’à Bentourayah. Imaginez-vous, si tu devais rentrer chez toi à 19h, avec ce détour, tu vas y arriver à 23h ou 00h. Imaginez, tu es à 36, tu vois chez toi, mais à cause des travaux, tu es obligé d’aller jusqu’à Bentourayah »

Dès la tombée de la pluie, le pont devient impraticable, au risque de se noyer.

« Actuellement, le pont est coupé. Donc pour traverser, nous prenons des motards pour quitter  36. Arrivés au pont, nous prenons les bagages, nous traversons à pieds. À Kassonyah, nous prenons une autre moto pour rentrer chez nous. C’est très difficile. Actuellement, nous sommes obligés de payer un double transport. Une fois, nous avons dû passer la nuit ici, parce que l’eau avait débordé suite à une pluie. Et ça a traversé le pont. Nous étions obligés de passer par Gomboyah. Ce qui augmente considérablement nos frais de transport. Depuis cet événement, quand il pleut ou quand c’est la nuit, j’évite de sortir », indique Émile Malomou.

Pour les femmes qui utilisent ce passage quotidiennement,  c’est un parcours du combattant chaque matin.

« Nous sommes tout le temps sur ce pont. Mais nous souffrons énormément. Arrivées sur cette rive, nous sommes obligées de payer des enfants à 2000 ou 3000 francs guinéens afin de faire traverser nos bagages. C’est pénible avec la marche que nous sommes obligées de faire. Le pire, c’est quand il pleut, nous ne trouvons personne pour nous aider », déplore Adama Bah. Et d’ajouter : « L’Etat n’a qu’à nous venir en aide. Nous souffrons. Cet état de fait a forcé certaines personnes à déménager »

Les travaux de reconstruction du pont étant en cours sur ces lieux,  nous avons tenté d’avoir plus d’informations sur l’évolution du chantier auprès de l’ingénieur sur place, sans suite. 

Sur les lieux, un délai de 30 mois est indiqué sur le programme d’exécution. 

Pour l’heure, les habitants de Kassonyah continuent de prendre leur mal en patience. 

Mayi Cissé 

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