Une frappe israélienne fait 37 morts dans une école de l’ONU, selon un hôpital de Gaza

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Un hôpital de la bande de Gaza a fait état jeudi de la mort d’au moins 37 personnes dans un bombardement contre une école de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’armée israélienne revendiquant cette frappe qui visait « une base du Hamas ».

Après huit mois de guerre dans le territoire palestinien, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre sur le sol israélien, des bombardements israéliens ont touché plusieurs secteurs du centre de la bande de Gaza ainsi que Rafah, dans le sud, selon des sources hospitalières et des témoins.

« Des avions de combat de l’armée (…) ont mené une frappe précise sur une base du Hamas située à l’intérieur d’une école de l’Unrwa dans la région de Nousseirat » (centre), écrit jeudi l’armée israélienne dans un communiqué, affirmant avoir éliminé dans cette attaque « plusieurs terroristes » ayant pris part selon elle à l’attaque du 7 octobre.

L’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d’un bilan de 37 morts dans cette frappe.

« Horrible massacre »

Le Hamas a condamné dans un communiqué une « guerre continue d’extermination et nettoyage ethnique » contre le peuple palestinien, appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël pour arrêter « ces massacres ». Cette école, comme de nombreux bâtiments de l’Unrwa à Gaza, a été transformée en abri pour la population civile déplacée par les combats.

Des hommes inspectaient jeudi matin les dégâts occasionnés par la frappe. Des murs de l’école ont été détruits, selon un journaliste de l’AFP qui a vu au sol un amas de tapis, couvertures et matelas, avec des tâches de sang.

L’Unrwa, qui coordonne la quasi-totalité de l’aide à Gaza, s’est retrouvée au cœur d’une polémique et au bord de la rupture après qu’Israël a accusé en janvier une douzaine de ses 13.000 employés de Gaza d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre.

Cela a conduit de nombreux pays, dont les Etats-Unis, principal bailleur de fonds, à suspendre le financement de l’agence, menaçant ainsi ses efforts d’acheminement de l’aide à Gaza, bien que plusieurs Etats aient depuis repris leurs versements.

La guerre a été déclenchée par l’attaque menée dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 251 personnes emmenées comme otages le jour de l’attaque, 120 sont toujours détenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l’armée israélienne.

En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive meurtrière dans la bande de Gaza qui a fait jusqu’à présent 36.654 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Outre la frappe sur l’école de l’Unrwa, un médecin de l’hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d’un autre bombardement sur le camp de Nousseirat, sur une maison, ayant fait au moins huit morts.

Discussions à Doha

Des témoins ont indiqué par ailleurs que des tirs intenses de roquettes avaient eu lieu dans la nuit dans les camps d’al-Boureij et Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza. Selon une source locale, des avions israéliens ont aussi mené plusieurs frappes dans l’est et le centre de la ville de Rafah, frontalière de l’Egypte, où l’armée israélienne a lancé des opérations terrestres début mai.

L’armée israélienne a affirmé avoir tué trois combattants qui essayaient de passer la barrière de sécurité entre la bande de Gaza et Israël dans le secteur de Rafah. Cette offensive sur Rafah, qui a poussé un million de Palestiniens, selon l’ONU, à fuir la ville, a aussi entraîné la fermeture du point de passage avec l’Egypte, essentiel à l’entrée de l’aide internationale dans le territoire assiégé.

L’Egypte, les Etats-Unis et le Qatar, qui jouent le rôle de médiateurs, poursuivent leurs efforts en vue d’un cessez-le-feu, quelques jours après l’annonce par le président américain, Joe Biden, d’une feuille de route proposée selon lui par Israël.

Celle-ci prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages enlevés lors de l’attaque du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Selon une source proche des négociations, une réunion a eu lieu mercredi à Doha « entre le Premier ministre qatari, le chef du renseignement égyptien et le Hamas, pour discuter d’un accord en vue d’une trêve à Gaza et d’un échange d’otages et de prisonniers ». Il n’était clair dans l’immédiat si les discussions se poursuivaient jeudi.

Attaque « terrible »

Les exigences contradictoires des deux camps laissent cependant peu d’espoir de voir le plan annoncé par M. Biden se concrétiser. Israël assure vouloir détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.

Un membre du bureau politique du Hamas, Souhail al-Hindi, a rappelé jeudi à l’AFP les « deux conditions essentielles pour tout accord: un cessez-le-feu et un retrait » d’Israël de Gaza. L’armée israélienne est également mobilisée dans le nord d’Israël, où des affrontements ont lieu quotidiennement à la frontière libanaise avec le mouvement islamiste Hezbollah, allié du Hamas.

Un porte-parole de l’armée, Peter Lerner, a indiqué jeudi qu’un soldat avait été tué mercredi lors d’une attaque de drone du Hezbollah dans la commune de Hurfeish, dans le nord du pays. Le département d’Etat américain a mis en garde mercredi contre une « escalade » au Liban et l’ONU s’est aussi dite « très inquiète » des tensions à la frontière.

Après sa récente reconnaissance de l’Etat de Palestine, l’Espagne a annoncé jeudi se joindre à la procédure entamée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Elle a exigé le respect des mesures conservatoires décrétées par la Cour et notamment celle appelant à la fin de l’opération israélienne à Rafah.

AFP

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