Electricité- Bah Oury pointe ”le montage financier” sous Alpha Condé pour Kaléta et Souapiti et “l’appétit féroce” des administrateurs d’EDG
Après le régime du général Lansana Conté où l’électricité était un luxe, les Guinéens traversent en ce moment des moments difficiles liés au manque criard d’électricité dans le pays.
Dans une interview au journal panafricain Jeune Afrique (JA) le Premier ministre Amadou Oury Bah a accablé « le montage financier » fait sous la Présidence d’Alpha Condé pour la gestion des barrages de Kaléta et Souapiti et « l’appétit féroce » des administrateurs d’EDG.
« Nous avons été impactés par le changement climatique, si bien que dans les lacs de rétention, le niveau de l’eau est bas. Nous subissons également les conséquences du montage financier, noué sous la présidence d’Alpha Condé, pour la gestion des barrages de Kaléta et de Souapiti. Ce sont des Chinois qui en sont les concessionnaires, et cela fait partie du problème », informe-t-il.
Poursuivant, il déclare ne pas « oublier qu’Electricité de Guinée [EDG] a été sinistrée par la mauvaise gouvernance. Ses administrateurs ont un appétit féroce et négligent les intérêts publics au profit des intérêts catégoriels. Des réformes qui auraient dû être menées depuis longtemps n’ont pas été faites ».
Évoquant le sujet de retour du bateau turc Karpowership à Conakry pour atténuer le déficit énergétique, Bah Oury confie que « certains proposaient une centrale flottante qui aurait coûté plusieurs centaines de millions de dollars, alors que nous sommes déjà dans une situation délicate. Nous avons choisi une option avantageuse pour le pays en utilisant l’interconnexion avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cela nous permet de satisfaire une partie des besoins de la population ». Non sans ajouter que des défaillances persistent.
« D’autres défaillances ont été constatées. Les transformateurs ne sont pas en bon état dans tous les quartiers, ce qui explique parfois qu’il y ait des délestages. Nous nous engageons, d’ici février 2025, à produire 500 mégawatts supplémentaires grâce au solaire. Nous ne voulons plus être dépendant des barrages hydroélectriques et de ces montages financiers qui nous plombent », insiste-t-il à Jeune Afrique.
Ousmane CAMARA