Dans une interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, le Premier ministre guinéen s’est exprimé sur la possibilité de la tenue d’un dialogue inclusif.
Pour Amadou Oury Bah, le gouvernement guinéen compte convier tous les acteurs autour de la table pour un dialogue inclusif mais n’obligera pas ceux qui ne veulent pas y participer.
« Nous comptons inviter tout le monde. Si certains estiment qu’ils ne peuvent pas être autour de la table, on ne peut pas les y obliger. C’est cela le principal problème de la Guinée : certains hommes politiques estiment être le centre du monde. C’est une vision totalitaire et exclusive, qui nie le principe fondamental de la démocratie, de la concertation, du respect de chacun et de la représentativité du peuple. Une certaine élite nombriliste ne conçoit pas que la Guinée évolue sans elle », a dit Bah Oury dans Jeune Afrique.
Quant à Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré jusque-là réticents à participer au dialogue inclusif avec le gouvernement, Bah Oury souligne que des contacts ont été établis avec les leaders de l’UFDG et de l’UFR.
« Mon prédécesseur [Bernard Goumou] a fait des démarches et est allé les voir. Des canaux de facilitation ont été mis en place pour permettre un rapprochement entre eux et les autorités de la transition. Le pouvoir n’a pas ménagé ses efforts pour mettre tout le monde autour de la table. Toutefois, il existe des revendications qui vont au-delà des questions de retour à l’ordre constitutionnel », a déploré le PM dans le journal panafricain. Et d’ajouter : « Certains, qui sont épinglés par la Crief [la Cour de répression des infractions économiques et financières], ne veulent pas répondre aux convocations de la justice. Nous ne sommes donc plus dans un cadre politique mais judiciaire. On demande à d’anciens responsables de répondre à la justice pour éclairer leur responsabilité par rapport à certains faits qui ont été préjudiciables à l’intérêt national et ils estiment qu’ils doivent bénéficier d’une forme d’impunité… C’est contraire à l’Etat de droit. Nous sommes tous justiciables ».
Si le Président de l’UFDG est lui concerné par la CRIEF, Bah Oury regrette l’exil de Sidya Touré.
« À ma connaissance, un seul d’entre eux est concerné [il s’agit de Cellou Dalein Diallo]. Je ne comprends pas pourquoi Sidya Touré s’est éloigné de la Guinée. Rien ne l’empêche de faire des va-et-vient entre sa résidence abidjanaise et Conakry », a conclu Bah Oury.
Mamadou Ba