Le Premier ministre (PM) guinéen, le Secrétaire général du Ministère de l’Énergie, le Directeur général de l’EDG, le DG de la SEG, le cabinet du PM et leurs conseillers étaient devant les journalistes ce mercredi 13 mars 2024 à la faveur d’un point de presse.
Dans la salle de conférence du porte-parolat du gouvernement, le Premier ministre a étalé l’énorme difficulté liée à la gestion du carburant dans le grand Conakry et à l’intérieur du pays ces derniers temps. Ce qui engloutit une frange importante de la recette du pays, sans oublier les raisons qui font vivre le Guinéen dans l’obscurité en ce moment.
« Premièrement, les barrages n’ont plus suffisamment d’eau pour différentes raisons et ceux qui font les voyages autour du barrage de Kaleta et Souapiti pourront témoigner que le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cette eau est un risque de rendre inutilisable le barrage et ça serait une grande perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en termes d’infrastructures de notre pays. Donc de ce point de vue, le niveau d’eau a atteint une côte d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer.
Deuxièmement, les conséquences de l’explosion du dépôt de carburant a un effet qui impacte d’une manière ou d’une autre l’approvisionnement en carburant de l’ensemble des installations qui fonctionnent avec, que ça soit le mazout , l’essence ou le gazoil. Là aussi nous sommes impactés.
Troisièmement, ce qui est une conséquence de tout cela, nos finances publiques connaissent des pressions extrêmement importantes pour la satisfaction des besoins extrêmement importants de la population. À titre d’exemple, pour que tous les Guinéens le sachent, si par exemple l’État guinéen engrange une recette de 3 mille milliards de francs guinéens, tout ce montant-là est englouti dans l’électricité. Ce qui fait que nous sommes dans une situation financière particulièrement tendue et comme vous pouvez le constater cela ne peut pas continuer ainsi », a dévoilé le Premier ministre, chef du gouvernement guinéen, Amadou Bah Oury.
Malgré la richesse de notre pays, cette situation mérite une étude singulière.
«Et comme vous pouvez le constater, on ne peut pas continuer ainsi. En 2008 quand j’étais ministre de la Réconciliation nationale, nous avions des problèmes analogues avec des problèmes par-ci par-là. En 2024 dans ma charge de Premier ministre, chef de gouvernement, on est confronté à la même situation. C’est-à-dire 16 ans après, on se trouve au même point peut-être de manière plus dégradée. Cela mérite qu’on approfondisse la réflexion, qu’on sache pourquoi la Guinée n’est pas parvenue à assurer sa souveraineté énergétique malgré tout ce qu’elle possède comme potentialités hydroélectriques et comme ensoleillement aussi.
Nous sommes en train de chercher dans l’urgence une solution palliative pour nous permettre d’approvisionner ou d’améliorer ou de stabiliser le peu qui existe pour que la situation ne se retrouve pas dégradée au-delà de ce qui est acceptable. Nous sommes en train d’étudier cette question, les alternatives réalistes sont en train d’être prises en compte. Nous allons vous dire lorsque tout sera ficelé de manière à prendre en compte des contraintes techniques, financières et les contraintes de délai pour que nous puissions donner une information crédible à l’ensemble du peuple de Guinée et plus particulièrement à la population du grand Conakry».
En dépit de tout ce qui précède, à la question de savoir si le retour du bateau turc est envisagé, le PM répond : « le champ du possible est ouvert. Nous avons des problèmes et nous cherchons des solutions. Et les solutions les plus intéressantes pour l’intérêt de la République, l’intérêt des populations c’est cette solution qui sera privilégiée. Dans les jours à venir, une communication se tiendra pour savoir davantage sur les solutions en cours », a déclaré le Premier ministre guinéen à la fin de son point de presse.
Mayi Cissé
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