A 22 ans, le migrant guinéen Ousmane Sylla est décédé le 04 février dernier dans un centre de séjour pour les rapatriements en Italie (CPR).
Officiellement, les autorités italiennes parlent d’un suicide suite à une dépression, contrairement à ce qu’affirment plusieurs enquêtes des organisations de défense des droits de l’homme qui accusent les conditions de détention.
Avant de rendre l’âme, il aurait laissé sur son mur:
« Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. ».
C’est seulement 10 jours après , à travers les réseaux sociaux que la famille apprendra la triste nouvelle.
Notre rédaction s’est rendue au domicile familial à Matoto au chevet de sa mère qui a confié ceci: « mon fils est sorti un matin et je ne l’ai pas revu. Tout ce que je demande, c’est de m’aider à avoir son corps pour lui faire mes adieux. mon garçon me manque, j’ai un vide dans le coeur ».
La soeur du défunt, elle, soutient la thèse d’invitation au suicide ou à un meurtre.
«Quand j’ai parlé à mon frère pour la dernière fois il était mentalement fort. Il tenait le coup et il n’avait aucune idée suicidaire. Sauf s’ils lui donnaient des substances pour y parvenir. Sinon vouloir nous faire croire qu’il s’est tué, seul Dieu sait mais moi je n’y crois pas. Mais tout est fini maintenant qu’on nous aide à avoir son corps. Il voulait revenir en Afrique, auprès des siens. Que les bonnes volontés nous aident », a fait savoir sa sœur aînée hors micro.
Joint au téléphone, Elhadj Mohamed Diallo , responsable de l’organisation guinéenne de la lutte contre l’immigration clandestine témoigne d’une enquête ouverte et parle d’une durée de 2 a 3 mois pour le rapatriement du corps de Moussa Sylla à travers les autorités ou les personnes de bonne volonté.
Pour l’heure, le parquet italien a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
Mayi Cissé
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