Mise en place des délégations spéciales : Abdoulaye Bah parle de violation du code des collectivités locales
La mise en place des délégations spéciales à la tête des communes rurales et urbaines annoncée par le gouvernement du Général Mamadi Doumbouya continue à alimenter les débats. Ce mardi 6 février 2024, c’est au tour de l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia de s’exprimer sur ce sujet qui divise les acteurs politiques guinéens. Selon Abdoulaye Bah, c’est une violation du code des collectivités locales si la décision venait à se réaliser.
Nommé en 2015 sous l’ère Alpha Condé, l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia, Abdoulaye Bah reste fermement opposé à cette décision du gouvernement de la transition guinéenne. « C’est une annonce, si elle se réalise, serait une violation du code des collectivités guinéennes parce que ce code est bien clair, on ne peut pas remplacer des conseillers élus par le peuple souverain de Guinée à travers l’élection communale par des individus nommés. Les communes sont meublées par des élections et non par des nominations individuelles. Le moment n’est pas opportun, la transition a eu suffisamment de temps, en l’occurrence plus de deux ans pour organiser des élections municipales en commençant par celle là si la volonté politique était sincère », a dit ce membre du conseil de l’UFDG.
Pour ce politique, le CNRD disposerait d’autres raisons derrière cette décision à doter les communes rurales et urbaines des délégations spéciales pour s’éterniser au pouvoir. « Absolument, il y a une idée derrière et c’est dangereux pour la Guinée parce que les promesses faites le 5 septembre lors de la prise du pouvoir entre les mains d’Alpha Condé illégitime et illégal à ce moment là nous aurons été trahis. Mais également lors de la prestation de Monsieur Doumbouya au palais Mohamed 5 lorsqu’il avait annoncé devant les Guinéens, devant Dieu et devant le monde entier qu’il allait respecter ses engagements et faire en sorte que la Guinée retrouve la normalité conformément aux lois nationales. Donc, si cela n’est pas fait, nous risquons de vivre encore des moments difficiles après les 11 ans passés parce que lorsque vous violez la loi, vous créez le désordre parce que la loi a pour objectif final l’ordre. Donc lorsque vous écartez le code des collectivités qui meuble les communes et vous le remplacez par des intentions qui ne sont pas des lois, naturellement en lieu et place de l’ordre que la loi vise, vous créez le désordre parce que la violation des lois crée le désordre et c’est ce qui va arriver », a-t-il.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
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