Louncény Fall : “Macky Sall aurait beaucoup à gagner en renonçant à se maintenir au pouvoir au delà du 2 avril 2024”
La situation explosive au Sénégal après le report de la présidentielle inquiète. L’ancien Premier ministre guinéen et président du parti UNPG François Louncény Fall a déploré jeudi le scénario en cours dans “le pays qui passait pour le bon élève de la démocratie sur le continent”.
Le grand diplomate guinéen, applaudi pour ses approches dans le règlement des conflits, demande « l’envoi, sans délai d’une délégation de haut niveau de la CEDEAO conduite par son Président en exercice, le Président Bola Tinubu du Nigeria qui devra peser de tout son poids afin de trouver une issue consensuelle à la crise ». Réaction…
La situation au Sénégal constitue un sujet de grande préoccupation.
Le pays qui passait pour le bon élève de la démocratie sur le continent est à son tour gagné par le syndrome qui affecte la quasi -totalité des pays francophones, l’aveuglement de se maintenir au pouvoir à tous les prix et ce, au détriment de toutes les règles démocratiques.
Le scénario en cours n’est pas sans rappeler celui de la Gambie voisine il y a quelques années. Se rétracter après avoir pris un bon élan est une erreur à éviter. Macky Sall n’est certainement pas Yaya Jammeh, mais à cette allure, je crains fort qu’il ne connaisse la même triste fin.
La prise de position unanime de la communauté internationale à travers la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et autres partenaires bilatéraux, devrait inspirer les Autorités de Dakar pour éviter au pays de perdre ce qu’il avait de plus précieux, l’appellation élogieuse de modèle de démocratie en Afrique.
A mon avis, le Président Macky Sall aurait beaucoup à gagner en renonçant à se maintenir au pouvoir au delà du 2 avril 2024, date de la fin de son mandat constitutionnel.
Il n’est pas trop tard pour se ressaisir pour éviter de plonger le Sénégal, havre de stabilité depuis son indépendance en 1960 et modèle démocratique pour tous les pays africains, dans la tourmente qui déferle sur la sous région ouest africaine depuis quelques années.
Une bonne occasion pour la CEDEAO, dont la réputation est écorchée depuis la sortie des 3 États de l’ alliance des Etats du Sahel de l’organisation, de redorer son blason, en mettant tout en œuvre pour trouver rapidement une solution de sortie de crise.
L’envoi, sans délai d’une délégation de haut niveau de la CEDEAO conduite par son Président en exercice, le Président Bola Tinubu du Nigeria qui devra peser de tout son poids afin de trouver une issue consensuelle à la crise.