Le remerciement de l’équipe du Dr. Gomou, par le général Mamady Doumbouya, le lundi, 19 février, 2024, sera inscrit dans les annales de la gouvernance nationale, comme une décision historique attestant sa volonté de ramener la refondation dans le couloir de la transition dont elle s’écartaitprogressivement du fait de l’inattention des hauts commis de l’Etat en ce qui concerne les sujets brûlants de l’heure, dont la gestion post embrasement du dépôt pétrolier.
Force est de reconnaitre, que les tournures d’égos et autres pratiques peu orthodoxes que cette équipe nous offrait ces derniers temps, avaient fini par crisper les attentes nourries des populations pour de meilleures conditions de vie. Une situation qui a contribué à cultiver la nostalgie de la gouvernance kleptocratique antérieure chez certaines catégories d’individus aux intentions troubles.
En renvoyant sine die l’équipe gouvernementale, le Président de la République, envoie, on ne peut plus clair, un signal fort à tous ceux et á toutes celles qui nourrissent le cynique rêve d’enrichissement personnel à partir des ressources publiques. Ce qui devrait, à terme, éloigner les démons de la malversation économique qui n’ont cure des préoccupations quotidiennes des pauvres en termes d’alimentation suffisante et bon marché, de mouvement, de santé, et autres.
En outre, la décision du Président connote le renouveau administratif. Elle traduit son engagement et celle de son équipe dirigeante à asseoir une véritable administration de développement qui préserve les importantes ressources en cours de déploiement, de toute tentative de spoliation par de véreux prédateurs encore tapis dans l’ombre.
L’autre sujet qui taraude les esprits, que l’on ne saurait passer sous silence, est celui de la reprise ou non de certains éléments de l’équipe déchue, pour quelque raison que ce soit. Repêcher,serait un acte destructeur du message de ‘’non-exception’’convoyé par cette décision du chef de l’Etat. Au contraire, il faut aller jusqu’au bout de cette action salvatrice par l’initiation de l’audit complet de la gestion de ces sortants afin de situer leurs responsabilités individuelles et collectives dans la préservation des biens publics.
Par ailleurs, les images des véhicules administratifs retournés au parc public qui semblent émouvoir certains, n’ont rien d’offensant. Au contraire, elles dénotent la rupture avec le système anachronique d’accaparement des biens publics par de véreux cadres qui en font honteusement siens à leur départ de l’administration ou de leur simple mutation á un autre poste de travail. Une pratique déshonorante qui provoque des hémorragies financières inopportunes pour le trésor public au détriment de la fourniture des services sociaux de base aux populations.
Enfin, et non des moindres, il y a la sélection des hauts commis de l’Etat. Les expériences des gouvernances antérieures montrent que celle-ci repose plutôt sur les critères diffus qui laissent peu de place à la morale, á l’engagement républicain, et à la connaissance du terrain.
Mamy KEITA,
Agroéconomiste à la retraite,
Tel. : 620 88 49 98
Conakry, le 23/2/2024