Mésentente au sein de la coordination Bee Makissi Guinée : « si c’est moi qui fais la barrière, je suis prêt à quitter » (patriarche Yonda)

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À la date du 14 octobre 2023, la communauté kissie de Guinée a procédé à l’intronisation du patriarche, Fallo Patrice Yonda Millimouno à la tête de la Coordination Nationale de Bee Makissi.
Cette cérémonie qui s’est déroulée au quartier Sanoyah dans la préfecture de Coyah, a connu très peu la représentation de Kissidougou. Cette absence remarquée selon nos informations, s’expliquait par la frustration de certains qui seraient proches de l’honorable Michel Kamano, qui aurait pourtant cédé  sa place à l’actuel patriarche à cause des soucis politiques avec les nouvelles autorités. Trois mois après, le patriarche peine toujours à rapprocher toutes les grandes têtes du bureau national de cet organe. Conséquence, la cohésion et l’entente sont devenues fragiles. Interrogé depuis le Libéria où il a pris part à la cérémonie d’investiture de Son Excellence Gnouma Joseph Boakai, il est revenu sur les dessous, se montrant disposé à toute démarche devant mettre fin aux bisbilles.
Mediaguinee.com : Vous êtes à la tête de la Coordination Nationale de Bee Makissi en Guinée depuis octobre 2023. Un moment, il y a eu assez de bruits et d’opposition à votre intronisation. Où en sommes-nous aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire que le calme est revenu ou encore la hache de guerre est enterrée ?
Patrice Yonda Millimouno : Il faut dire qu’elle n’est pas totalement enterrée. Nous avons quand même réussi un premier pas, celui de pouvoir mettre en place un organe censé regrouper l’ensemble des Kissiens de la République de Guinée, mais les dissensions subsistent encore. Même au Libéria ici, j’ai été déjà contacté par certains parents pour dire que les frères avec lesquels nous n’avons pas le même langage, que nous puissions nous asseoir, laver le linge sale afin de nous entendre. Sauf que, c’est le plus grand problème de notre communauté. Nous n’arrivons pas à nous mettre au-dessus de nos ego pour la cause de nos communautés. Et moi j’ai toujours dit aux gens que si c’est moi qui fait la barrière, je suis prêt à quitter pour que quelqu’un d’autre dirige cette communauté. Mais s’il faut que les gens me soutiennent pour dire que parmi 1000 personnes il faut qu’il y ait 1, et que Dieu a voulu que ce soit moi, après que le frère Michel Kamano ait désisté à cause des problèmes politiques et des soucis qu’il a avec l’État mais aussi pour sa santé, il n’y a pas de raison que nous ne pourrions pas nous entendre. Et donc, je ne peux pas dire que les divisions sont derrière nous, mais nous avons franchi un premier cap. Aujourd’hui à l’intérieur comme à l’extérieur, les gens savent que nous avons une communauté et que c’est par celle-ci que nous pouvons nous identifier et résoudre nos problèmes.
Mediaguinee: Malheureusement,  plusieurs démarches ont été menées mais sans suite favorable. Dites-nous où ça bloque ?
 
Patrice Yonda Millimouno: Là où ça bloque, c’est que certains ont pensé que le fait de me choisir était de dire que le bureau est de Gueckédou et qu’on a marginalisé ceux de Kissidougou. Cependant, moi j’ai dit que les petits niveaux d’analyse là sont dépassés. Je suis de Kissidougou ou de Gueckédou, cela ne doit pas exister dans notre langage, c’est là où le problème se pose. Des gens pensent jusque-là qu’il faut que ce soit frère Michel Kamano. Si ce n’est pas lui, qu’ils ne peuvent rejoindre la communauté. Or, nous les kissis de Kissidougou, de Gueckédou, de Kobikoro, de Penziazou, nous sommes plutôt les fils d’un même espace géographique. Nous devons donc nous aimer. Mais jusqu’ici certains qui soutenaient Michel Kamano sont toujours frustrés. D’autres par contre  travaillent avec nous. Sinon le problème qui était à Kissidougou, nous nous sommes rendus et tout a été réglé. Je pense que les gens finiront par comprendre, parce que nous nous avons dit que comme nous faisons l’unanimité et que les gens ont confiance en nous, nous avons donc commencé nos activités. C’est pourquoi nous avons foi et avec le courage nous pensons qu’avec la détermination, nous pourrons surmonter ces difficultés afn de constituer une seule et unique communauté forte, prospère qui puisse gérer ses problèmes, participer au développement national en s’impliquant plus activement.
Mediaguinee: Le chef c’est avoir un dos large dit-on. Quel message à lancer à l’endroit de ces frustrés afin de pouvoir conjuguer le même verbe?
 
Patrice Yonda Millimouno: Mon message a été toujours celui de dire que nous voulons travailler avec tout le monde. C’est pourquoi quand les gens m’ont proposé pour être à la tête de cette Coordination, je suis allé m’asseoir devant le frère Michel Kamano qui m’a donné son accord. Je suis également parti voir la maman Josephine Guilao Léno. Je lui ai exposé le problème et elle m’a donné aussi son accord. Mais quand on a vu des leaders des partis politiques de la communauté, les problèmes ont éclaté. Et même ça, je me suis toujours dit qu’il faut que nous continuions à faire les démarches pour que tout le monde nous comprenne afin que nous nous mettions sur la même longueur d’ondes. Et donc, même ceux qui m’ont déjà contacté ici au Libéria pour une rencontre,  j’ai dit que je suis tout à fait disponible parce que je n’ai pas de kissi contre moi. On peut ne pas m’aimer mais moi je ne me mets contre personne. Je suis à la disposition de toute la communauté et pour laquelle je me sacrifie. À ceux qui ne sont pas avec nous, de se joindre à nous pour conjuguer le même verbe. Il n’y pas de raison que nous soyons divisés. Il y a un adage qui dit que lorqu’une fourmi brûle, rien pratiquement ne reste. Nous sommes la quatrième ethnie de notre pays. Nous sommes déjà suffisamment faibles. Et si nous ne nous comprenons pas, nous ne nous tolérons pas et que nous ne nous acceptons pas, nous ne pourrons absolument rien faire et nous ne ferons qu’accompagner les autres. Et on le dit souvent que si nous ne faisons pas la politique de notre communauté, la politique finira par nous faire faire et on sera toujours obligé d’accompagner les autres, parce que la nation guinéenne est unique et indivisible et il n’est pas question aujourd’hui de la diviser. Soit nous nous entendons et on aura du chemin à faire ensemble pour que les autres nous fassent confiance.
Entretien réalisé par Sâa Robert Koundouno 

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