Dans la nuit du mercredi à jeudi 25 janvier 2024, une famille a reçu la visite inopinée de malfrats à Tersè, dans Dubréka.
Lors de cette attaque, Abdoulaye Camara, âgé de 29 ans a reçu une balle à la poitrine qui ne lui a laissé aucune chance de vivre.
Dans la foulée, le père de famille, Mohamed Fadiga, âgé de 36 ans, commerçant a lui reçu un coup de machette à la tête devant ses enfants.
Menacée de mort pendant près de deux heures, Aïba Moumine Kaba revientsur les circonstances qui ont endeuillé sa famille.
« J’étais couchée dans la chambre en train de manipuler le téléphone dans les bandes de 2h30, la sœur s’est levée. A son retour, elle voulait prier et elle a vu quelqu’un dans la cour. Elle est venue toquer à la porte de mon frère. Ce dernier ne l’a pas écoutée. Elle a encore appelé sa femme, cette dernière n’a pas répondu et à force de persister, mon frère a répondu en disant : qu’est-ce qui se passe? Elle dit : il y a quelqu’un dans la cour. Mon frère a dit quoi ? Elle a juré. Mon frère est sorti avec un gros couteau dans la main et il voulait ouvrir. C’est ainsi qu’il a demandé c’est qui ? Mais la personne n’a pas répondu. Mon frère a pris la clef pour ouvrir la porte » a expliqué Aïba Moumine Kaba.
Et d’ajouter : « En ouvrant, c’est la première porte qui est vitrée et la deuxième, c’est la grande porte. Quand il a vu que les bandits étaient nombreux et ils voulaient l’attaquer, il a essayé de fermer le porte. J’ai été alertée par la sœur et je suis venue donc en renfort. Quand j’ai vu que l’autre (bandit) voulait tirer, j’ai reculé pour venir dans la salle à manger. C’est de là-bas que j’ai entendu le cri de mon frère, sûrement ils l’ont touché en ce moment-là. Il est tombé et j’ai couru pour aller le chercher derrière la petite table. Quelques instants, ils ont commencé à fouiller en demandant de faire sortir le propriétaire da la maison. Pendant plusieurs minutes, ils cherchaient le propriétaire sans savoir que c’est lui qui a été touché en premier ».
L’enseignante, convaincue d’être une cible pour ces criminels puisqu’elle dit être témoin de la troisième attaque dans cette concession.
Les enfants et autres membres de la famille menacés à leur tour
Les bandits se sont attaqués aux enfants et les autres occupants de la maison.
Ils ont commencé par dire aux enfants : « où votre père a caché son argent ? Ils ont amené les enfants dans la chambre de mon frère à plusieurs reprises et un à un en leur pointant l’arme. Pour une deuxième fois, ils sont venus prendre l’aînée, la grande-sœur, ils l’ont amenée aussi mais ça a trouvé que la femme de mon frère et la sœur s’étaient cachées dans la douche. Ils ont fouillé tout, mon téléphone qui était sur le lit et les autres téléphones, ils ont tout pris. Comme ma tante avait peur, elle est allée s’asseoir là où je me cachais, ils ont allumé les torches des téléphone, ils m’ont vue. Un des messieurs m’a tirée et a dit: « c’est qui ça ? J’ai dit: faites doucement et prenez tout ce que vous voulez mais épargnez-nous. Il m’a amenée dans la chambre, ils étaient trois. Il m’a demandé où mon frère cache son argent et j’ai répondu que je ne sais pas. Rares sont les moments où je rentre ici. Il (bandit) dit que si je ne montre pas où mon frère cache son argent, qu’il va me tuer en proliférant des injures. Il y a un quatrième bandit qui est entré et a attiré leur attention. C’est là que je suis sortie en courant, au salon il n’y avait personne. mon frère était allongé au sol. En grimpant, je me suis blessée au pied et j’ai couru. En voulant sauter, il y a un homme qui me poursuivait. Au niveau des briques, j’ai sauté et quand la sœur a demandé c’est qui, je lui ai dit que je partais chercher de l’aide », a-t-elle ajouté.
Après s’être échappée de son domicile, Aïba Moumine Kaba est allée chercher de l’aide chez les voisins.
«J’ai couru pour ne pas qu’on me repère. Je suis allée dans une maison inachevée. C’est là que j’ai entendu deux motos qui passaient à vive allure. J’ai commencé à emprunter les chemins de la brousse pour aller chez la seule personne que je connais ici, l’amie de ma sœur en disant: M’mah ouvre la porte, nous avons été attaqués. Elle ne m’a pas répondu. J’ai essayé sans succès et je suis allée devant une autre maison de la même concession, j’ai vu qu’il y avait les vitres et j’ai poussé pour entrer. C’est en ce temps que j’ai vu deux hommes couchés. Heureusement, la porte n’était pas fermée et j’ai demandé de l’aide en disant que nous avons été attaqués, de m’aider à transporter mon frère à l’hôpital. Ils ont eu peur pensant que j’appartenais à une bande de bandits. Ils ont retardé et j’ai dit que si j’étais d’une bande, je suis déjà là, je vous aurai attaqué. Ils sont sortis. Il y a un autre qui fait face à notre concession et qui a allumé la lumière mais à fait semblant de ne pas me connaître. Il m’a dit qu’il ne peut pas sortir. J’ai dit aux autres de laisser, on va partir. L’un des deux hommes m’a dit qu’il a vu deux hommes passer. J’ai demandé de rien dire puisque je ne sais pas s’ils étaient à ma recherche. On s’est cachés jusqu’aux environs de 3H40, j’ai entendu les cris de ma belle-sœur qui, apparemment avait sauté aussi la cour. C’est là qu’elle m’a dit que Abdoulaye a été touché et qu’il est décédé», a conclu Aïba Moumine Kaba, rescapée de l’attaque.
Au moment où nous quittions les lieux, la famille s’apprêtait à enterrer Abdoulaye Camara.
Le père de famille, Mohamed Fadiga lui était encore inconscient à l’hôpital et une enquête est ouverte pour mettre main sur les 7 malfrats qui ont semé la terreur dans ce foyer.
Mayi Cissé