Interview. Faya Millimouno : « il faut gérer avec toute la parcimonie le stock existant, vu que le dépôt central a été affecté »

Après le drame de Kaloum, l’heure est désormais au bilan et aux réflexions sur d’éventuelles mesures à prendre devant éviter une autre catastrophe, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. À quelques moments seulement de cet incendie survenu hier aux environs de 00h, la situation se complique déjà quant à l’approvisionnement en carburant. Sur la possible délocalisation de ce dépôt, la solidarité qui se manifeste à Conakry en passant par le soutien des pays comme le Mali ou encore le Sénégal jusqu’aux moyens d’exacerbation de la crise à l’intérieur par la vente du carburant à des prix exorbitants,  Dr Faya Millimouno dit tout dans cet entretien accordé à notre média en ligne.

Dr Faya Lansana Millimouno : C’est avec un cœur meurtri que nous avons appris ce drame de l’incendie du dépôt de carburant à Kaloum. Il faut déjà présenter les condoléances aux familles des victimes, formuler les prières pour le repos de leurs âmes et souhaiter prompt rétablissement à ceux qui sont brûlés. Il faut également féliciter les forces de défense et de sécurité qui ont pris les dispositions depuis la nuit d’hier pour maîtriser les flammes. Nous encourageons vivement les nouvelles autorités qui ont produit le communiqué, mais nous leur demandons de faire une requête pour situer les responsabilités. Je voudrais interpeller tous les acteurs, à commencer par le gouvernement sur ce dépôt central si proche des lieux d’habitation. Nous avions de par le passé appris, qu’un dépôt était censé être ouvert à Forécariah, et ça, c’est depuis au moment que le défunt régime était encore sur place. Malheureusement jusqu’à présent, ce projet n’a pas abouti.

Dr Faya Lansana Millimouno: Aujourd’hui, il est bien nécessaire de faire quitter ce dépôt dans la ville de Conakry, mais partout où l’on voudra le délocaliser, les dispositions devraient être prises pour qu’en cas de problème qu’on puisse vite maîtriser la situation.

Dr Faya Lansana Millimouno: Beaucoup de ces cas d’incendie ont été déplorés dans le passé, et on nous avait même parlé du trésor public à un moment donné, qui fait disparaitre des documents importants. Nous sommes à l’ère de la digitalisation. Il est extrêmement important que toutes les données comptables, économiques et judiciaires, nous les apprenions à les stocker dans la base des données avec les back-up pour procéder à la disparition des mémoires de toute une agence de l’État ou les particuliers, parce que c’est possible avec les incendies.

Dr Faya Lansana Millimouno: Il faut vraiment encourager le gouvernement qui a mis en place une structure de crise qui organise une solidarité qui a permis aux bailleurs de ce pays de réagir aussi vite. En pareille circonstance, c’est d’abord les guinéens qui ont fait parler leurs cœurs, soit en apportant le peu qu’ils peuvent. On a aujourd’hui nos compatriotes qui dès  qu’on voit leurs images c’est horrible. Ils leur apportent le peu qu’ils peuvent. Et ça c’est au niveau national. Au-delà, il faut féliciter nos compatriotes africains qui viennent en aide à la Guinée pour faire face à ce drame.

Dr Faya Lansana Millimouno: Naturellement, le gouvernement doit continuer à réfléchir à la meilleure stratégie pour éviter que la crise ne soit exacerbée, parce qu’en pareille circonstance dès qu’on voit qu’une crise pointe à l’horizon, les gens vont remplir les bidons au niveau des stations-service pour faire grimper le prix à la maison du carburant. Le stock existant doit être géré de façon très parcimonieuse. Que ça à Conakry ou à l’intérieur du pays, qu’il soit formellement interdit que des gens viennent avec des bidons pour emmener du carburant dans leurs domiciles, parce que c’est un autre risque. Sur l’étendue du territoire, on a déjà déploré des morts où ces genres de stockages ont provoqué des incendies, il y a eu des dégâts matériels et des morts. Donc il faut travailler à éviter qu’au maximum que les gens achètent le carburant, et gérer avec toute la parcimonie le stock existant, vu que le dépôt central a été affecté.