Fonction publique : coincés dans des cybers, des postulants crient au scandale et demandent un moratoire supplémentaire

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Le calvaire des candidats au concours d’intégration à la fonction publique n’a pas encore dit son dernier mot.

De l’obtention des documents biométriques au niveau des communes à l’inscription dans les cybers, l’espoir est désormais peu, malgré le récent nouveau report (du 21 novembre au 05 décembre 2023).

À quelques heures de la fermeture de la plateforme, la plupart des candidatures ne parviennent toujours pas à terminer le processus engagé il y a des semaines.

À la rencontre de certains dans des cybers ce mardi 05 décembre, dernier virage de ce processus, le désespoir est palpable et la chance reste minime pour ceux qui plaident un autre report aux nouvelles autorités à travers le département dirigé par le ministre Julien Yombouno, ceci pour éviter tout soulèvement populaire.

« D’abord tout a commencé par la commune, lorsque le problème de la biométrie s’est invité dans ce concours. Alors quand j’ai été à la mairie avec mon ancien extrait acte de naissance, ils ont rejeté pour me demander d’aller prendre le jugement supplétif au tribunal, où j’ai payé 60.000 GNF pour attendre 10 jours avant l’obtention. C’est de là-bas je me suis retournée le vendredi à la commune à 8h, où je suis restée jusqu’à 16h. Hier,  je me suis directement dirigée au Cyber, où j’ai trouvé le réseau perturbé depuis maintenant. J’ai donc laissé mes dossiers ici, parce que je devrais être là aujourd’hui mardi. Mais depuis là, rien ne va par rapport au réseau », a confié  Aminata Camara, diplômée en Économie Rurale de l’Institut de Faranah.

Après plusieurs tracasseries, cet autre diplômé de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry dit ne plus être concerné par ce concours.
Sous anonymat, ce prodige de l’université guinéenne qui sollicite un possible moratoire d’une semaine, est revenu sur son trajet, de la banque jusqu’au cyber où tout a également été bloqué.

« Malheureusement je n’ai pas eu la chance de m’inscrire, parce qu’après la banque, je me suis engagé pour la biométrie. À la mairie, ça pris du temps et quand mon extrait est sorti, il est malheureusement venu avec une erreur sur le lieu de naissance. Il fallait donc  reprendre, parce qu’on m’avait dit que c’était impossible de modifier. C’est comme cela j’ai encore entamé une autre procédure qui a pris assez de temps. C’est le dimanche dernier que j’ai reçu la version reprise. Après cela, il y avait un diplôme que j’avais légalisé depuis 2015. Et quand je suis allé dans un Cyber pour postuler, ce denier m’a dit que la légalisation ne dépasse pas 3 mois. C’est ainsi que je suis allé hier lundi à l’université Gamal Abdel Nasser pour cette légalisation. Je repars au cyber, malheureusement rien je marche par rapport au réseau», a-t-il mentionné.

Plus loin dans ses explications, l’ancienne étudiante de l’ISAV de Faranah dit avoir traîné plusieurs jours derrière les responsables communaux avant d’obtenir son extrait.

« Malheureusement, je viens encore pour m’inscrire mais c’est tout à fait des problèmes. Jusqu’à présent je n’arrive pas à faire ce dépôt et aujourd’hui, c’est le dernier délai », s’est-elle lamentée.

« Moi c’est grâce à mon mari que je suis parvenue à m’inscrire. Il y a eu des jours où il pouvait rester jusqu’à 3h du matin sans dormir. Mais il faut le rappeler que c’est après plusieurs difficultés qu’il a finalement réussi à le faire. Franchement ça n’a pas été facile», a également confié une autre dame sous anonymat.

Ces postulants ne sont pas les seuls à être confrontés à ces difficultés depuis le début de ce processus. Autant, les prestataires de services, au-delà des soucis de connexion, font également face à la colère de certains clients candidats à ce concours.
Rencontré dans un cyber en plein centre-ville de Kaloum, l’administrateur civil et prestataire dans un centre informatique est revenu sur certains aspects depuis cette démarche qu’il a entamé, ce depuis l’annonce du ministère du travail et de la fonction publique.

« Je rencontre d’énormes difficultés. Pour un début on n’avait un problème pour la création des comptes et pour l’activation. Difficilement tu arrives à créer le compte. Et une fois fait, tu vas maintes fois tenter mais en vain. Il y a des gens, tu peux tenter sauf après deux à trois jours pour avoir le retour. Et ce qui est bizarre dans tout ça, c’est que d’autres ne comprennent pas que ce n’est pas nous qui activons. Souvent ils viennent s’en prendre à nous, soit disant que beaucoup de leurs camarades l’ont déjà fait dans d’autres cybers. Alors on a eu assez de difficultés avec des clients dans ce sens-là, c’est-à-dire l’activation de leurs comptes. Mais à un moment donné, lorsqu’on a appelé des gens par ici par-là, le département a activité pour un certain nombre de personnes avec le projet  » FIGAS » », a indiqué Mamadou Dian Diallo.

Poursuivant, cet assistant aux candidats dit avoir contacté le département à plusieurs reprises mais en vain. Selon lui, ces deniers lui ont toujours nourris d’espoir, lui demandant de continuer à tenter.

« Dès le début de ces inscriptions, j’ai une connaissance au niveau de la fonction publique à qui j’ai demandé, vue que les clients se plaignaient, de savoir ce qu’il fallait faire. Il m’a donné comme solution, de tenter et retenter. Pour la dernière minute par rapport au complément d’information (numéro d’identification de l’étudiant, matricule), je l’ai demandé puisque ça ne marchait pas aussi. Il m’a dit que ce n’est pas une obligation, mais que ça pouvait leur faciliter de faire la part des choses quant à la distinction du faux au bon diplôme, afin de vite retrouver l’authentification. Mais qu’avec la base de données qu’ils ont eu à travers les universités respectives, qu’ils pourront faire l’affaire», a-t-il expliqué, avant de rappeler.

Dans ses explications, il a laissé entendre que le site du département de la fonction publique créé à cet effet, reste et demeure le seul problème. Car, pour les Guinéens qui voyagent sur le Maroc par exemple,  » je fais leur visa sans problème. En plus, je fais les bulletins de salaire sans aucun souci ».

Face à ces difficultés sans cesse, ce prestataire et postulants à ce concours sollicitent des nouvelles autorités un nouveau report afin de redonner une nouvelle chance à tous.

« Comme ils ont demandé de fournir d’autres renseignements, moi je souhaiterais qu’on donne un autre délais. Parce qu’avec cette allure, je suis sûr et certain que beaucoup ne pourrons pas s’en sortir s’ils bloquent aujourd’hui à 23h59 comme prévu. Cela, c’est pour éviter des risques de soulèvements qui pourraient survenir à la suite des mécontentements. Moi par exemple, les personnes que j’ai inscrite, tout le monde vient vers moi. Pour elles, c’est moi qui détiens la fiche et que je peux la remplir à partir là. Mais il se trouve que ce n’est pas à mon niveau. C’est plutôt le site qui est inaccessible et le réseau est perturbé. Si le site prenait bien, hier et aujourd’hui on allait en finir. Mais le fait qu’on arrive même pas à accéder. Et pour éviter tout problème, c’est de projeter une nouvelle date et de fixer la date d’organisation du concours. Parce que les gens ne continuent qu’à faire les dépôts mais ne savent pas c’est quand le concours », a souligné ce prestataire.

« Face à ces tracasseries, moi je voudrais demander un moratoire au moins d’une semaine. Avec cette autre marge de tolérance, ça peut aider beaucoup de personnes comme moi à pouvoir s’inscrire. Parce qu’avec ce bourrage des réseaux, il y a des jours que même les communes n’ont pas pu travailler », a sollicité sous anonymat, un autre postulant.

« Moi je souhaiterais que l’État repousse encore une fois, afin de donner une autre chance à nous qui n’ont pas pu le faire, parce qu’hier il y avait assez de personnes à la mairie. Il y n’a c’est seulement hier qu’on les a programmé pour cette affaire de document biométriques», a également plaidé la diplômée Amina Camara.

Ces cris des candidats seront-ils entendus encore une fois? Certainement, la réponse à cette question ainsi que la date officielle du concours seront connues le vendredi prochain, à l’occasion d’une conférence prévue au département du travail et de la fonction publique, si nos indiscrétions restent fidèles.

Sâa Robert Koundouno

(+224) 620-546-653

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