Yaya Bah, élève, tué à la T8: « le sang et les larmes qui sont en train de couler-là vont se retourner contre eux » (père)

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Mamadou Yaya Bah, élève de la 12e Sciences sociales est parti à l’école dans la matinée du lundi 27 novembre mais malheureusement il n’est plus rentré à la maison. Ce jeune qui serait âgé de 18 ans aurait reçu une balle dans la tête, alors qu’il essayait de rentrer à la maison.
Ce mardi 28 novembre, à la maison mortuaire à Wanindara, précisément au carrefour marché, en banlieue de Conakry, parents et amis du défunt étaient tous déboussolés. La tristesse était grande, la mère n’a pu dire mot à la presse, elle ne faisait que pleurer.
Selon les témoignages recueillis sur place, c’est lors d’une manifestation des jeunes contre le manque de courant à la T8 que ce jeune élève a eu ce malheur.

« Je me sens très mal, c’est un intime ami. J’ai failli m’évanouir lorsqu’on nous a annoncé la mauvaise nouvelle.
Hier comme toujous nous sommes venus à l’école. Lui se plaignait d’un mal de tête,  il a forcé jusqu’à 10h mais ça n’allait toujous pas. Après il a demandé la permission à notre enseignant, ce dernier lui a accordé la permission et il a pris la route, direction la maison. Fort malheureusement, il n’y avait pas de véhicule de transport en commun. Il a décidé de marcher jusqu’à ce qu’il trouve un moyen de déplacement. C’est dans ces circonstances qu’il a été atteint par une balle venue des hommes en tenue postés dans les parages. Difficile quand même de dire c’est tel ou tel corps mais ce qui est sûr, ce sont les éléments de la gendarmerie et la CMIS qui étaient là-bas.
Nous ne demandons que la justice pour lui puisqu’il n’était pas un manifestant, de surcroît c’est un élève. Donc, nous condamnons avec la dernière énergie ce comportement », explique cet élève et ami de la victime.
Fatoumata Binta Bah, grande sœur du défunt a du mal à digérer cette perte. « C’est aux environs de 14 heurs qu’on m’a appelée pour m’informer que mon jeune frère a été tué par les forces de sécurité. Cette nouvelle m’a dévastée et bouleversée encore davantage, car mon frère n’est pas un manifestant, il n’est pas un bandit ,il revenait juste de l’école. Mon frère a été enterré hier. Au moment où il a été touché par balles, il était seul », a-t-elle indiqué.
Après avoir expliqué les faits qui lui ont été rapportés et ce qu’il a vécu,  Ibrahima Bah, père du défunt dit s’en remettre à la justice divine. « Hier, il a quitté la maison pour aller à l’école à la Cimenterie. Mamadou Yaya Bah, ce sont ses amis qui m’ont appelé pour m’informer, c’était aux environs de 13h30. On m’a fait savoir que les jeunes étaient sortis pour manifester. Lui au moment où il traversait la route pour revenir à la maison, cela a coïncidé à l’arrivée des forces de sécurité. Malgré qu’il portait sa tenue et son sac, ils lui ont tiré sur la tête. Il est tombé sur le trottoir, les jeunes sont venus le prendre pour l’emmener dans une clinique non loin de là. Ils l’ont laissé là-bas. Moi j’étais à Madina quand ils m’ont appelé. Arrivé à la clinique j’ai trouvé que c’était vrai, il était couché là, son sac et ses chaussures auprès de lui, il était trempé de sang. Quand nous l’avons pris pour l’envoyer à la maison, les forces de sécurité ont tiré sur les gens, mais heureusement personne n’est tombé. Nous avons emmené le corps ici. De là pour le cimetière aussi, les bérets rouges étaient installés un peu partout avec des armes. Ils ont aussi tiré sur les gens, ceux qui tenaient le corps ont failli le faire tomber. Nous sommes allés enterrer le corps.(…)  Ceux qui sont en train de tirer sur des personnes comme ça, ils ont aussi des enfants, ils ont une famille, le sang qui a coulé là, ils payeront pour ça. Mais le sang et les larmes qui sont en train de couler là vont se retourner contre eux-mêmes tôt ou tard. Nous, nous ne porterons pas plainte contre quelqu’un, l’âme qu’ils ont ôtée là, c’est entre eux et Dieu puisque l’âme appartient à Dieu. Il était très poli. Depuis qu’il est rentré à l’école, il a toujours été premier ou deuxième de sa classe. Il ne m’a jamais créé de problème », dira  Ibrahima Bah, le père du défunt.
Selon les membres de la famille, le jeune a été enterré depuis hier à 17 heures. Mais, Mamadou Yaya Bah, demande aux autorités de rendre justice au défunt qui est son homonyme.
Christine Finda Kamano 

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1 commentaire
  1. Sylla dit

    Paix a l’âme de l’illustre disparu.
    Tôt ou tard cee bandits qui se disent militaires payeront pour leur forfaiture.

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