Avant la condamnation par Charles III des abus coloniaux des Britanniques au Kenya et la demande de « pardon » du président allemand pour les exactions commises en Tanzanie, d’autres ex-puissances coloniales avaient exprimé des excuses ou des regrets vis-à-vis des pays africains.
« Des actes de violence odieux et injustifiables ont été commis à l’encontre de Kényans alors qu’ils menaient (…) une lutte douloureuse pour l’indépendance et la souveraineté. Et pour cela, il ne peut pas y avoir d’excuse », a déclaré le souverain britannique le 31 octobre au Kenya, sans toutefois demander pardon comme le réclamaient certains.
En 2013 déjà, Londres avait exprimé des « regrets sincères » sans aller jusqu’à des excuses complètes, quelque 60 ans après la répression de l’insurrection des Mau Mau dans ce pays d’Afrique de l’Est. Et, la même année, le Premier ministre David Cameron avait qualifié de « profondément honteux » un massacre perpétré en 1919 par les troupes anglaises à Amritsar au Pendjab (nord-ouest de l’Inde), sans présenter d’excuses.
L’Allemagne en Tanzanie et en Namibie
« Je m’incline devant les victimes de la domination coloniale allemande. Et en tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres », déclare mercredi Frank-Walter Steinmeier lors d’une visite à Songea, lieu d’un massacre de Maji-Maji (Maï-Maï) au début du XXe siècle.
Entre 200.000 et 300.000 représentants des Maji-Maji ont été massacrés après un soulèvement contre la puissance coloniale allemande, selon des estimations d’historiens. En mai 2021, après d’âpres et longues négociations, Berlin avait reconnu avoir commis un « génocide » contre les tribus Namas et Hereros en Namibie, colonisée entre 1884 et 1915.
La Belgique en RDC
En juin 2020, le roi Philippe exprime ses « plus profonds regrets » pour les « blessures » lors de la période coloniale, à l’ex-Congo belge, une première historique. Un propos répété deux ans plus tard, lors du premier voyage du roi des Belges en République démocratique du Congo.
Auparavant, la Belgique a officiellement présenté en 2019 ses excuses pour les « injustices » subies par les milliers d’enfants métis nés en Afrique de père belge pendant la période coloniale, et arrachés à leurs mères, congolaises, rwandaises et burundaises, pour être placés à l’écart de la population.
La France en Algérie
En 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidentielle, déclare que la colonisation de l’Algérie était « un crime contre l’humanité ». « Ca fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes ».
Après la publication d’un rapport de l’historien français Benjamin Stora, en janvier 2021, M. Macron s’engage à des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays mais exclut cette fois « repentance » et « excuses ».
L’Italie en Libye
En 2008, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi présente ses excuses à la Libye lors de la signature d’un traité soldant les comptes de la colonisation (1911-1942).