Le ministre Charles Wright aux magistrats: « un citoyen qui n’a pas d’argent ne doit pas avoir peur d’aller vers la justice »
Une grande rencontre d’échange a mobilisé vendredi 17 novembre le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme avec tous les Magistrats des différentes juridictions de la Guinée, notamment: les procureurs, les présidents des cours et tribunaux et les greffiers…
L’objectif de la rencontre qui s’est tenue dans l’enceinte du tribunal ad-hoc du procès du 28 septembre 2009 a permis essentiellement d’identifier les obstacles des services de la justice dans les différentes juridictions du pays. Dans l’ensemble, les problèmes sont entre autres: le respect de délai des procédures, les difficultés liées aux personnels, le manque de salles d’audience vu le volume des affaires dans certaines juridictions, des problèmes liés aux infrastructures notamment à Dixinn qui est un exemple illustratif, le manque d’interprètes et de véhicules, le manque de cartes et le manque de logistiques.
Très satisfait des échanges, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a, lors d’une interview accordée aux médias aux environs de 21 heures, expliqué les raisons de mobiliser tous les magistrats du pays au même endroit. « Nous avons reçu beaucoup de demandes d’intervention, nous avons reçu les notices mensuelles des différentes juridictions qui déterminent l’état d’avancement des procédures. On s’est rendu compte qu’il y a véritablement certains problèmes qu’il fallait quand même discuter directement avec les magistrats, les chefs de greffe mais aussi les huissiers de justice par rapport à l’exécution des décisions de justice. Ça a été vraiment un sentiment de satisfaction, ces échanges ont permis d’identification des problèmes, les engagements sont pris pour pouvoir améliorer les points à l’effet que les citoyens ne puissent pas souffrir du service public de la justice », a-t-il précisé.
Poursuivant, Alphonse Charles Wright a exhorté les citoyens à oser partir vers les juridictions même si les moyens ne sont pas. « Un citoyen qui n’a pas d’argent ne doit pas avoir peur d’aller vers la justice, il ne doit pas avoir peur parce que celui qui a les moyens est son adversaire. Je crois les magistrats ont besoin des moyens qu’il faut et à ce niveau l’Etat doit tout faire et comme j’ai l’habitude de le dire la justice n’a pas un prix ça a un coup. Il faut au moins aider les magistrats à travailler dans un cadre où ils n’auront pas de difficulté matérielles à pouvoir exercer bien leur mission »
Par ailleurs, le Garde des Sceaux a fait savoir qu’au-delà de tout ça, il faut aussi rappeler aux magistrats la nécessité que les textes de loi puissent être appliqués dans l’intérêt à protéger les citoyens. « On a demandé aux magistrats à ce qu’il y ait le respect de l’assiduité au niveau du service, on ne peut pas quitter le service alors qu’on a des dossiers qu’on gère alors que c’est le citoyen qui souffrira. On a dit aussi aux magistrats il faut quand même rédiger des décisions de justice avant de les rendre, ça va permettre aux citoyens d’avoir des voies de recours s’ils ne sont pas d’accord avec la décision, parce que si la décision est rendue elle n’est pas rédigée, le citoyen ne peut pas voir sa décision réexaminée. Au-delà de ça, il faut respecter le délai des procédures, c’est pourquoi une note circulaire sortira dès le lundi qui va sanctionner cette rencontre qui permettra de décliner quelles sont les différentes orientations du département de la justice quant au bon fonctionnement des juridictions »
À l’issue de cette rencontre, le ministère de la Justice a profité de l’occasion pour mettre à la disposition des magistrats 2 outils fondamentaux, à savoir la politique pénale du gouvernement, parce que les gens en parlent chaque jour le ministre de la justice fait injonction. Donc ils vont prendre connaissance du contenu. Mais ils ont reçu aussi la politique pénitentiaire. La question des droits des détenus est une priorité chez nous… »
Avant de repartir, les magistrats ont rassuré de leur engagement ferme à respecter la loi dans toute sa dimension puisqu’ils ont prêté serment de respecter la loi.
Mamadou Yaya Barry