Déguerpissement à Kaloum: «j’ai refusé de mendier, aujourd’hui ma boutique est détruite »(Mohamed, handicapé)

0

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Les deguerpissements ont repris dans la capitale Conakry et sa périphérie la semaine dernière, comme annoncé par le gouvernement guinéen.
Aujourd’hui vendredi 10 novembre 2023, la commune de Kaloum était sous les coups des bulldozers.
Cet après-midi, 4 handicapés ont vu leurs boutiques et ateliers de réparation de téléphones démolis par cette vague de déguerpissent à Almamyah.
Handicapé moteur, souffrant d’un AVC, veuf et père de plusieurs enfants, Cheick Ahmed Bangoura dit avoir tout perdu.
« Je suis un technicien de téléphone. Je suis venu m’installer ici depuis au temps du président Conté. Aujourd’hui d’un coup je vois les gens venir casser mon coin de travail sans avertissement. Pourtant moi je suis malade depuis des années et il n’y a personne pour me soutenir. Même payer mes médicaments c’est difficile pour moi je suis  handicapé. Depuis quelques mois, je suis malade encore. mais je ne fais pas la mendicité, j’ai refusé de mendier, aujourd’hui j’ai tout perdu. Mes marchandises, ils ont même cassé ma machine d’une valeur de cinq millions», a-t-il expliqué, les larmes aux yeux.
Sur le même site, Mohamed Touré se trouve dans la même situation.
À la question de savoir s’il retourne de la cité de solidarité, ce père de famille évoque une thèse d’impossibilité en mentionnant ses raisons.
« Moi je savais qu’ils allaient venir mais vu que je n’ai pas  où aller c’est pourquoi je suis resté. Grâce à une personne de bonne volonté je me suis installé ici. Avant, je jouais au football à la Cité de solidarité Jean Paul 2,   mais actuellement je ne peux pas rester là-bas puisque c’est un endroit qui est bourré. De nos jours,  on est plus nombreux que les maisons. La cité ne peut plus héberger tout le monde. Les gens dorment à même le sol. Autrefois, on jouait au foot à la Bluezone mais même ça ce n’est plus possible puisque les moyens n’y sont plus. Là où on est aussi ils sont venus pour casser ça. Nous ne pouvons rien y faire puisque c’est l’Etat. Dans ce lieu, je réparais les téléphones avec mes amis en même temps j’y habite », se désole-t-il.
À ce jour, ces déguerpis projettent de se trouver un autre lieu mais pas question de mendier ou retourner à la cité.
« On a fait beaucoup de demandes de soutiens adressées à notre ministère de tutelle mais jusque là on n’a pas eu de retour. Mais je ne retournerai pas à la Cité de solidarité, c’est impossible puisque même si j’y vais, il n’y a pas de place. Vu que c’est une décision étatique, donc je n’y peux rien », a exprimé Mohamed Touré encore sous le choc.
Au moment où nous quittions les lieux, ces handicapés cherchaient à bénéficier d’une aide des personnes de bonne volonté afin de regrouper ce qui reste de leurs logements.
Mayi Cissé 
 
624625365

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus

Open chat
Mediaguinee.com
Avez-vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contactez Mediaguinee.com sur WhatsApp