À l’occasion d’une grande cérémonie organisée dans la soirée du vendredi 10 octobre, dans un réceptif hôtelier de Conakry, l’ONG le « Club Elles »qui regroupe plusieurs jeunes filles qui luttent contre les violences sexuelles, le viol, et les inégalités basées sur le genre a publié officiellement le livre intitulé « Elles brisent le silence ». C’est est un recueil de 109 pages publié par la maison d’éditions Falcon. À en croire cette ONG, ce livre n’est pas seulement des moyens imprimés, ce sont des outils d’éducation, des sources d’inspiration et des moyens pour briser les chaînes de l’ignorance.
Cette cérémonie a connu la présence de plusieurs ministres ou de leurs représentants, notamment: la ministre du Plan et de la Coopération internationale Rose Paula Pricemou, de la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des personnes vulnérables, Aïcha Nanette Conté et le parrain Elles brisent le silence M. Mansa Moussa Sidibé, PDG du groupe BCEIP.
Dans son discours de bienvenue pour la circonstance, la cheffe du projet Elles brisent le silence, Fatima Manckona Koïvogui a au nom du Club Elles rappelé dans quel contexte ce livre a été écrit et le but recherché. « Elles brisent le silence est bien plus qu’une simple publication, c’est un voyage à travers les nombreuses souffrances que les femmes et les filles de notre pays endurent au quotidien. Elles brisent le silence nous rappelle que derrière chaque histoire de douleur, d’injustice et de souffrance il y a une âme et un visage qui mérite d’être entendu. Ce livre a été conçu, écrit et corrigé avec un amour et un désir ardent de faire une différence réelle…Nous avons consacré des heures incalculables à recueillir des histoires lors de nos différentes campagnes de sensibilisation, à les mettre en mots, à faire appel à notre imagination et les partager avec le monde. Pour faire entendre ses voix nous irons vers les écoles, des universités de l’intérieur du pays et partagerons Elles brisent le silence avec nos camarades »
Par ailleurs, le Club Elles promet de grands projets à travers le livre « Elles brisent le silence ». Nous allons transformer ce livre en format audio, pour permettre d’écouter ses histoires, pendant vos heures d’embouteillages, dans vos véhicules, dans vos maisons. Nous allons transcrire Elles brisent le silence en format vidéo court-métrage, pour ensuite faire des projections et sensibiliser autour de cette histoire dans les villages . Nous voulons toucher des cœurs, susciter l’empathie et transférer le changement depuis la base. Nous utilisrons les recettes de la vente du livre Elles brisent le silence pour produire les audios et les courts-métrages… »
À sa prise de parole, la ministre du Plan et de la Coopération internationale Rose Paula Pricemou, l’Ambassadrice 2.0 et invitée d’honneur a fait savoir que la sortie officielle du livre intitulé « Elles brisent le silence », pensé et ecrit par l’ONG d’adolescentes « Le Club Elles », présente bien plus qu’un simple recueil des mots sur des pages. »Il incarne le courage, la détermination et la résilience des ces jeunes filles exceptionnelles qui ont décidé de marquer leur combat. Maux, histoires et défis auxquels leurs camarades, leurs mamans sont confrontées au quotidien, mais aussi de donner l’opportunité qui s’offre à elles de façonner un avenir meilleur pour elles…À-travers ces pages, nous sommes témoins de la puissance de la jeunesse, de leur créativité, de leur force et de leur vision. Les récits et les idées partagées dans ce livre sont un rappel puissant que la jeunesse peut-être l’agent du changement, que leur voix a un pouvoir incommensurable et que leurs résistance est inspirante »
La ministre du Plan et de la Coopération internationale a admiré le travail qui vient d’être présenté, puisqu’à travers ces pages, dit-elle, le Club Elles est un exemple éclatant de ce que la coopération et l’intégration peuvent accomplir. « Elles rassemblent les adolescents de divers horizons, des différentes cultures qui se sont unies pour faire entendre une voix commune. Les jeunes filles sont des leaders de demain, je dirai même des leaders de maintenant. Il est essentiel que nous les soutenions dans leurs parcours et moi en tant que ministre du Plan et de la Coopération internationale je m’engage à collaborer en étroite collaboration avec les initiatives comme le Club Elles et à aussi coordonner les interventions avec nos différents partenaires,…pour favoriser l’inclusion, l’égalité des chances et l’émancipation des jeunes filles », promet Rose Paula Pricemou.
Poursuivant, la représentante de la Marraine, Maïmouna Yombouno, 1ère vice-présidente du Conseil National de la Transition (CNT) a conseillé aux victimes d’oser en parler parce que cette action est une phase importante dans leurs parcours pour briser les chaînes de violences. « Briser le silence est révélateur d’un moment clé de sa souffrance. Nous pensons aussi que dire les violences représente une chance d’arriver à l’épilogue de la situation des violences dans le parcours de la victime et en même temps constitue le prologue de sa reconstruction. En ce sens parler permet de retrouver un lien avec le monde. Il s’agit là d’un moment crucial dans le parcours de la victime. Si on estime que rompre avec le silence peut mener à la sortie de la victime hors du cycle de la violence. Par ailleurs cela dépendra aussi des possibilités apporter par les institutions, par l’entourage ou par l’Etat. Plus la victime aura des propositions d’évoquer les violences, plus elle aura des chances d’oser en parler. Il est donc important d’évoquer la présence de résistance à franchir le pas du côté des victimes mais aussi à les aborder du côté des professionnels », a-t-elle conseillé.
Mamadou Yaya Barry