Conakry : Enabel lance le projet ‘’campagne de sensibilisation sur les risques de la migration dangereuse’’
Réduire considérablement le taux de la migration reste l’une des priorités du gouvernement guinéen et ses partenaires dont ENABEL (Agence belge de développement). C’est dans cet ordre d’idée qu’elle (ENABEL) en partenariat avec l’Etat vient d’initier un projet intitulé ‘’campagne de sensibilisation sur les risques de la migration dangereuse’’.
Ledit projet a été officiellement lancé dans la journée de ce mercredi, 22 novembre 2023 à travers une conférence de presse qui s’est tenue dans un réceptif hôtelier de la place sous la présidence de M. Freddy Roosemont, Directeur général de l’Office de l’étranger belge au service d’immigration belge. Parmi les invités de marque figuraient Hambrouck, ambassadeur de Belgique en Guinée, du Directeur général des Guinéens établis à l’étranger et de Mme Aminata Kouyaté, Directrice national l’Emploi des Jeunes.
Selon les initiateurs, l’objectif de cette campagne est de sensibiliser et d’informer la population ciblée sur les risques liés à la migration dangereuse, tout en apportant un appui à la direction générale de la gouvernance économique (DGGE) dans la promotion des opportunités de mobilité légale.
« Le projet s’étendra de novembre 2023 à avril 2024. Mais de façon spécifique la caravane itinérante se déploiera du 05 au 17 décembre 2023 sur l’axe Conakry-Labé », nous informe-t-on.
Interrogé, le patron de l’Office de l’étranger belge n’a pas manqué de préciser :
« On constate qu’il y a beaucoup de demandeurs d’asile guinéen qui ne sont pas persécutés par les gouvernements, qui n’ont pas de problèmes réels et qui n’ont pas de crainte dans le cadre de protection internationale. Donc on essaye d’expliquer aux gens que venir en Belgique, en Europe et faire une demande de protection n’est pas la bonne procédure. Il y a d’autres procédures de migration légale qui existent que les gens doivent utiliser. Ça ne sera pas pour tout le monde, ça sera pour le nombre limité. Quand-même ça existe. Les risques dans les migrations illégales pour introduire une demande d’asile sont beaucoup trop grands. Et là, il y a des risques physiques, des pertes d’argent, de l’énergie et du temps. Tout cela, on veut éviter par les campagnes d’information », dira-t-il.
Parlant des attentes de cette campagne, il fera savoir qu’ils veulent que le nombre de la migration diminue considérablement. « Ce n’est pas notre première campagne de sensibilisation. On veut que le nombre diminuer quand-même jusqu’à 50%. Ce qui, comme résultat, n’est pas mauvais. Il faut que l’information circule. Je compte sur vous les médias locaux pour continuer à passer ce message. Sur les statiques sur les demandes d’asile, en 2022, on avait 900 demandes. Quand le train continue maintenant, on va avoir en 2023, 1400 demandes, donc une forte augmentation. En 2020 et 2021, on avait 500 demandes… »
Prenant la parole pour la circonstance, la Directrice nationale de l’Emploi des Jeunes au Ministère de la Jeunesse et des Sports a salué l’initiative, avant d’affirmer que le gouvernement continue de consentir des efforts pour le retour des migrants en situation difficile.
« On n’a jamais autant vu l’implication d’un gouvernement dans le retour des migrants en situation difficile. Et ça, il faut mettre au compte des nouvelles autorités qui ont plusieurs fois été chercher des migrants qui étaient en difficulté ailleurs pour les ramener. Mais quand ces migrants reviennent, il faut s’en occuper. Il ne s’agit pas seulement de les retourner parce qu’ils connaissaient pour certains les risques liés à cette migration mais il faut leur offrir des opportunités sur place. Aucun migrant ne parte les poches vide. L’effort que le gouvernement est en train de faire, c’est de leur expliquer que si tu peux avoir 1500 ou 3000€ pour prendre le risque d’aller mourir en mer. Avec ces sommes, on peut vraiment investir et réussir en Guinée (…) En ce qui concerne la politique du gouvernement, c’est de vraiment accentuer la partie sensibilisation et information parce que souvent ils n’ont pas toutes les informations », dira entre autres Mme Kouyaté Aminata.
Youl Keita