Du Caire à Bagdad en passant par Tunis, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi dans les capitales arabes en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, bombardée par Israël depuis l’attaque du Hamas.
Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l’attaque du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes.
Selon l’armée israélienne, environ 1.500 combattants du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées. Dans la bande de Gaza, plus de 4.100 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l’armée israélienne, selon les autorités locales.
Vendredi, les Nations unies préparent le passage vers Gaza de l’aide internationale attendue désespérément par les 2,4 millions d’habitants de ce petit territoire privé de tout. Après la prière du vendredi, des dizaines de milliers de personnes sont descendus dans la rue « en soutien à Gaza » dans les villes arabes, deux jours après une « journée de colère » déja marquée de multiples manifestations.
Au Caire, des dizaines de milliers de manifestants, dont quelques milliers sur l’emblématique place Tahrir, ont scandé « Pain, liberté, Palestine arabe » et « Le peuple veut la chute d’Israël », détournant les deux principaux slogans de la « révolution » de 2011 qui renversa le président Hosni Moubarak.
Sit-in en Irak
Au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, des rassemblements se sont aussi tenus dans la plupart des villes d’Egypte, selon les médias locaux. A Bagdad, quelques milliers de personnes ont manifesté, dont de nombreux sympathisants du Hachd al-Chaabi, une coalition de factions armées proches de l’Iran, ennemi juré d’Israël et soutien du Hamas.
Les manifestants se sont massés devant un pont menant à la Zone verte, secteur fortifié qui abrite notamment l’ambassade des Etats-Unis, pays honni des factions pro-Iran pour son soutien à Israël. « Nous soutenons le peuple palestinien contre l’entité israélienne occupante », a déclaré à l’AFP Ali Hussein, un chauffeur de taxi de 45 ans.
Des manifestations ont aussi eu lieu dans les provinces irakiennes de Ninive (nord) et Dhi Qar (sud). Dans l’ouest du pays, près de la frontière avec la Jordanie, quelques centaines de partisans du Hachd al-Chaabi ont entamé un sit-in « en soutien à Gaza ».
« France, dégage »
La colère a aussi grondé en Jordanie, pays voisin d’Israël auquel il est lié par un traité de paix. Dans la capitale Amman, plus de 5.000 personnes rassemblées devant la grande mosquée Husseini ont scandé « Sauvez Gaza! » et « Ouvrez les frontières pour soutenir le peuple palestinien ».
A Tunis, des milliers de manifestants ont convergé devant l’ambassade de France, pays accusé de soutenir Israël dans sa guerre contre le Hamas. « France, dégage », « Le peuple veut le renvoi de l’ambassadeur (de France) », ont-ils scandé, tout en exprimant leur soutien au Hamas.
Des dizaines d’autres manifestants se sont rassemblés près de l’ambassade américaine, dans la banlieue nord de Tunis, et ont brûlé un drapeau américain. La police les a empêchés d’approcher de l’ambassade, selon des médias locaux. A Bahreïn, petit pays du Golfe, environ 2.000 personnes ont lancé « Mort à Israël! » et « Mort à l’Amérique » dans la mosquée Diraz.
« Je suis mère, je ne peux imaginer les atrocités que les familles de Gaza traversent », lance une manifestante, bébé dans les bras, lors d’une marche organisée après la prière. « Nous voulons la fin de la normalisation et l’expulsion de l’ambassadeur israélien », ajoute-t-elle, en référence aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les Etats-Unis, qui ont conduit Bahreïn, les Emirats arabes unis, puis le Maroc, à établir des liens officiels avec Israël.
AFP