De Sékou Touré à Mamadi Doumbouya, 65 ans d’indépendance [Bangaly Condé « Malbanga »]

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Les populations des villes et des campagnes célèbrent ce jour  2 octobre 2023, le 65e  anniversaire de l’accession de leur pays à  l’indépendance, la Guinée.
En ce jour mémorable, l’un des plus illustres de l’histoire de la Guinée, un hommage mérité est rendu au feu  président Ahmed Sékou Touré, leader des artisans de l’accession de la Guinée à  l’indépendance, sans pavoisements, ni salves de canon, sans délégations étrangères ni manifestations, sans tamtams ni trompettes bref, par une procédure unique dans l’histoire de l’Afrique, et par la « baraka » d’une seule phrase : « nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ».
Pour mémoire, louons ce combat du père de l’indépendance guinéenne et de ses compagnons qui ont payé un lourd tribut pour libérer notre pays du joug colonial lors du référendum du 28 septembre 1958.
Ce jour,  les Guinéens sont les seuls à refuser, et ce dans une proportion de 95 % (1.136.324 oui, contre 56.981 non), de joindre la Communauté française. L’indépendance est proclamée le 2 octobre 1958, entraînant une rupture des liens administratifs et financiers entre la  Guinée et la France qui retire ses cadres et ses crédits. Les anciens colonisateurs emporteront tout ce qu’ils ont pu et détruiront le reste. Laissant ainsi derrière eux un jeune Etat qui devrait désormais voler de ses propres ailes.
Soixante cinq ans  de lutte pour relever les défis que lui ont imposés les affres de la colonisation, la mauvaise gouvernance et la conjoncture internationale.
D’abord  face aux représailles de l’ancien maître  qui a fermé  toutes les portes de l’occident,  le premier président guinéen  se tournera vers les pays soviétiques et le Ghana de Nkrumah et utilisera les maigres moyens du bord pour permettre à la jeune nation de se doter des structures politiques, économiques et sociales nécessaires à  son développement.  Certes, tout n’a pas été fait, mais Ahmed Sékou Touré laissera plusieurs  acquis en héritage avant de quitter ce monde le 26 mars 1984.  Des centaines d’unités industrielles et tout ce qui permet à un jeune Etat d’être souverain était  mis en place. Même si le peuple de Guinée le considère comme un héro, ses contempteurs eux, ne manquent pas d’occasion pour parler des disparus du camp Boiro.
Par la faveur d’un coup d’Etat, le 3 avril 1984, le Général Lansana Conté accède au pouvoir. Ce grand militaire patriote sauvegardera l’intégrité du territoire national, intègrera le multipartisme et appliquera le libéralisme. Le Général détruira tous les vassaux qui lui faisaient ombrage au nom d’une tentative de coup d’Etat qui serait commanditée par le feu Colonel Diarra Traoré. Plusieurs dizaines de militaires et civiles seront exécutés.
Au crépuscule de son règne, certains fonctionnaires de son entourage, véreux, malhonnêtes et avides de gains se sont employés à  vider les caisses de l’Etat et vendre  les patrimoines de l’Etat pour remplir leurs poches. Ainsi nos avions s’envoleront pour toujours à cause de la cession d’Air Guinée. Les 12 bateaux de pêche de la Guinée seront vendus.  Les rails du chemin de fer reliant Conakry-Kankan seront  bazardés. Outre les centaines d’unités industrielles de la première république, l’usine d’alumine  de Fria sera vendue à 10% de sa vraie valeur réelle. Le projet hydro-électrique de Graffiti sera saboté  et plusieurs patrimoines bâtis  de l’Etat seront vendus à vil prix.
En 2008, Lansana Conté décède des suites d’une longue maladie. Un groupe de militaires s’empare du pouvoir et met à sa tête le Capitaine Moussa Dadis Camara qui, après avoir engagé plusieurs chantiers, le malheureux événement du 28 septembre 2009 viendra accélérer le mouvement pendulaire de l’histoire guinéen. Plus d’une centaine de guinéens ont perdu la vie et plusieurs femmes ont été violées au Stade du 28 septembre de Conakry. Dadis sera victime d’une tentative d’assassinat par son aide de camp Aboubacar Toumba Diakité le 3 décembre 2009 et sera  remplacé par son ministre de la défense, le général Sékouba Konaté.
Ce dernier usera de son influence sur l’armée pour conduire une des plus belles transitions que l’Afrique n’ait jamais connues.  C’est grâce à son aversion du pouvoir, son respect à la parole donnée et son calme olympien que la transition sera couronnée par des élections présidentielles libres, transparentes et inclusives en 2010 qui permettront l’avènement d’un civil au pouvoir depuis la disparition du président Ahmed Sékou Touré. L’ancien président de la transition  est considéré comme le père de la démocratie du pays de Ibrahima Fofana et de Rabiatou Siera Diallo.
Désormais, c’est le Pr. Alpha Condé qui dirigera les destinées du pays de M’Ballia Camara, Saifoulaye Diallo, Hadja Mafory Bangoura, Lansana Beavogui, Telli Diallo, Jeanne  Martin Cissé, Fodéba Kéita, Barry Diawondou et tant d’autres qui se sont sacrifiés pour la Guinée.
Après son investiture le 21 décembre 2010, le président de la 3e république  engagera entre autres, les reformes macro-économiques, la mise en place des institutions républicaines, la reforme de l’armée, le développement du secteur  agricole, les états généraux de la justice et l’indépendance énergétique.
Autant dire que la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta a permis à la Guinée d’avoir son indépendance énergétique. En ce sens que, l’électricité est fournie dans plusieurs villes de la Basse Guinée et de la Moyenne Guinée. C’est ce qui a fait dire l’ancien président Nigérien Ahmadou Issoufou que «  Grâce à Kaléta, Conakry ressemble à  un diamant ».
La construction des grands hôtels  dans Kaloum et grâce à la fête d’indépendance tournante des édifices gouvernementaux ont été construits dans toutes les régions. C’est ce qui a poussé ses admirateurs à le surnommer « président bâtisseur ».

Mais l’autre versant de ce pouvoir qui a duré plus d’une dizaine d‘années fut entaché de corruption, de plusieurs manifestations avec leurs cortèges de victimes et ce fameux 3e  mandat qui a complètement fissuré le tissu social guinéen.

D’où les raisons principales évoquées par les auteurs du coup d’Etat du 5 septembre 2021 qui a porté le Colonel Mamadi Doumbouya  à la tête de l’actuelle transition politique menée par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD).

Vu la ferveur dans laquelle cette incursion des forces spéciales dans les locaux de Sékhoutouréya pour déloger l’ancien locataire Alpha Condé a été accueillie par une grande partie de la population et la détermination par laquelle les nouvelles autorités s’insurgent contre la corruption, serait-il exagéré de dire que l’avènement de Laye Mady à la tête de l’Etat était prémonitoire ?

Pour s’en convaincre il suffit de rappeler ici une des dernières sorties du responsable suprême de la révolution, le camarade Ahmed Sékou Touré avant sa disparition: « Il arrivera un moment, des hommes en uniforme sans aucune notion de la chose publique, prendront le pouvoir et dureront assez. Ils ouvriront le pays au libéralisme sauvage, le « moi » et le « je » seront à l’ordre du jour (le chacun pour soi), les détournements des deniers publics, l’enrichissement personnel, la déliquescence du service public à la base, la chute de notre politique économie affaibliront l‘Etat avec des conséquences drastiques. La Guinée va perdre son « Hora » … il y aura des répressions de masses de soulèvement populaire qui n’aboutiront à rien.

Après des civiles viendront au pouvoir mais malheureusement le pays aura toujours du mal à s’en sortir avec une administration vieillissante et corrompue et plusieurs jeunes seront au chômage. Cependant, on pensera que la révolution est morte, elle sera agonisée, alitée dans son lit d’hôpital, mais un jour elle se réveillera à travers des jeunes conscients, patriotes et responsables qui porteront haut le flambeau de la Guinée, et la Guinée connaitra le développement escompté et elle deviendra une référence ». Ces jeunes conscients et patriotes seraient-ils les actuels jeunes du CNRD ?

En tout cas, au regard des actes posés par Mamadi Doumbouya et son gouvernement en espace de deux ans de transition, on ne peut pas s’empêcher d’évoquer cette prophétie du père fondateur de la nation guinéenne.

Depuis près de deux ans le président de la république a insufflé à la Guinée une dynamique de développement  bâtit sur des reformes audacieuses essentiellement axées sur trois domaines : les  domaines  social,  économique et  politique.

Déjà dès le lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD,  le Colonel rendra visite successivement à la veuve  Hadja Andrée Touré et à la famille du général Lansana Conté. Il restituera la villa Belle vue à la famille de Sékou Touré.  Ensuite il rebaptisera l’aéroport Gbessia l’aéroport International Ahmed Sékou Touré.

Le colosse au gabarit de déménageur sans peur ni crainte organisera le procès des massacres du 28 septembre 2009 pour rendre justice aux victimes.

L’homme fort de Conakry fera de la lutte contre la corruption cheval de Troie pour arrêter la gabegie financière. C’est pourquoi les détournements de fonds publics ont diminué dans tous les secteurs économiques.

Les infrastructures routières connaissent une grande vitalité.  Dans quelques mois sortira des terres un pont moderne à  Tanene qui remplacera les 4 vieux ponts construits depuis 1930.

Avant 2020 les travaux sur le fleuve Simba étaient arrêtés. Cependant ces travaux ont été relancés avec un rythme régulier et achevés  en 2023. Ce pont de Forécariah sur la rivière est un résultat dû à la détermination, à la vision  et au leadership du chef de l’Etat.

L’Echangeur baptisé Paul Kagamé a fluidifié la circulation dans la zone offrant une jonction rapide  entre la route nationale
No3 et celle No1.

Les travaux sur la route nationale Conakry-Kankan sont en pleine progression.

La centrale électrique interconnectée de Lissan à Mamou  rentrera bientôt en fonction et elle  alimentera plusieurs  zones minières.

Le projet présidentiel de Camayenne plage offre déjà dans  la capitale  des aires de carte postale.

La cité ministérielle de Donka autrefois  occupée par des taudis  a vu sortir des terres des belles habitations.

Des hôpitaux aux standards internationaux au camp Samory et au camp Alpha Yaya.

Le gouvernement de la transition prévoit également la construction des hôpitaux modernes dans toutes les régions de la Guinée.

Quand les travaux de rénovation et d’agrandissement de l’Aéroport finiront l’Aéroport International Ahmed Sékou Touré deviendra l’un des plus grands et plus beaux aéroports de la sous-région.

La signature en mars 2022 de l’Accord-cadre tripartite entre le gouvernement guinéen, Winning Consortium Simandou (WCS) et Rio Tinto Simfer à relancer le plus gros projet minier d’extraction de minerai de fer et d’infrastructures en Afrique d’une bagatelle de 15 milliards de dollars US. Une prouesse pour le CNRD  qui, en sept (7) mois de gouvernance a réussi là où les régimes précédents ont échoué.

Un chemin de fer de plus de 600 km sera notamment construit pour acheminer le minerai depuis Simandou jusqu’au port de Morebaya (Forécariah). Notons que ce chemin de fer pourra être utilisé par d’autres compagnies opérant dans la région, ainsi que pour le transport de marchandises et de personnes.
Le port à conteneur de Conakry a connu une extension  tellement rapide ces derniers temps qu’il occupe actuellement la 8e place  en Afrique et la 1ere place en Afrique de l’ouest.
Il est évident que la liste n’est pas exhaustive car les innombrables réalisations ici et là dans les villes de l’intérieur du pays, n’ont pas été pas citées.

Guidé par la fibre nationale patriotique et révolutionnaire amorcée en septembre 2021 pour la rectification institutionnelle et le développement économique, le Colonel Mamadi Doumbouya a réussi à travers des reformes à  générer de la croissance en dépassant la barre des 1.000 dollars quant au Produit intérieur brut (PIB).

C’est ce qui a fait dire le Directeur de la communication et de l’information (DCI), Moussa Moise ceci : « En cette période déterminante pour l’avenir de notre patrie le colonel guide notre nation avec détermination et une vision éclairée cherchant à la transformer  en vue de la rendre plus résiliente  face aux défis politiques économiques et sociaux auxquels elle est confrontée ».

« La Guinée a parcouru un long chemin  et l’héritage  qui est le sien est désormais, après la prise de responsabilité des forces de défense et de sécurité, tout sauf insurmontable grâce aux  actions qu’il entreprend chaque jour pour le bien être des Guinéens.  La Guinée est en pleine métamorphose » a t-il ajouté.

À n’en pas douter, l’allure à laquelle le Colonel Mamadi Doumbouya applique le programme du CNRD, ne peut que donner de  l’espoir aux Guinéens qui attendent beaucoup de cette transition.

C’est pourquoi, on peut dire à coup sûr et sans risque de ce tromper qu’avant la fin de la transition, Air Guinée renaitra de ses cendres et l’Autorail sifflera de nouveau  sur l’axe Conakry-Kankan.

Bangaly Condé « Malbanga » New York

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