Situation des migrants guinéens au Niger : « nous vivons ici très mal » (Ali Badra Camara)

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Dans une interview téléphonique qu’il a accordée à notre rédaction ce lundi, 11 septembre, Ben Ali Badra Camara, président du collectif des migrants guinéens, refoulés de la Tunisie, de la Libye et de l’Algérie, et qui résident dans les différents centres de transit du Niger, nous parle de ce qu’ils vivent dans ces campements au pays de Mahamadou Issoufou.

‘’Nous sommes actuellement dans les campements de l’OIM depuis plus de 8 à 9 mois au Niger. Nous sommes là, nous souffrons beaucoup. On est exposé à beaucoup de choses ici au Niger. Nous sommes au nombre de 1542 guinéens intégrés pour le moment dans les différents centres de transit du Niger, au compte de l’OIM au Niger. Et il y a plus de 1400 guinéens aussi qui n’ont pas intégré c’est-à-dire, non pris en charge. Parmi nous, il y a des étudiants, des footballeurs, il y a des hommes de métiers, il y a même des diplômés.  Vraiment nos conditions de vie ne se sont pas améliorées, nous vivons ici très mal. Il y a des cas de malades parmi nous ici. Il y a eu même des morts parmi nous. Depuis l’Algérie jusqu’ici, il y a eu plus d’une cinquantaine de morts. Lorsqu’on était dans la prison qu’on appelle Regain, il y avait eu plus de 36 morts. La cellule qui doit prendre 100 personnes, on était incarcérés là-bas, à plus de 800 personnes. Donc, beaucoup n’ont pas pu supporter, ils ont succombé. (…) », a-t-il expliqué.

Selon lui, cette situation précaire qu’ils vivent, ne date pas d’aujourd’hui, mais, que l’avènement du coup d’Etat aurait aussi empiré leur cas.

« Non seulement le manger que nous recevons est insuffisant, mais c’est aussi de la mauvaise qualité. Et si nous sortons pour aller chercher à manger, nous sommes victimes d’agression. On est exposé au soleil, à la pluie et nous sommes parfois agressés par certains habitants du Niger, parfois même les autorités du Niger. On retire nos mangers et parfois il n’y a pas où se plaindre. Dans les commissariats et au niveau des gendarmeries, on nous dit carrément que nous ne sommes pas dans notre pays. Et la loi ici à 90%, c’est pour les Nigériens. Donc nous sommes victimes de ça tous les jours. Mais ça, bien avant le coup d’Etat, les conditions de vie n’étaient pas du tout favorables. Mais ce qui a empiré notre situation, c’est la fermeture des frontières à cause du coup d’Etat, la sanction de la CEDEAO, ça a beaucoup serré nos vies. Sinon même avant c’était pas du tout facile, mais maintenant là, c’est pire encore », a-t-il souligné.

Ali Badra dit que les migrants guinéens qui sont de ce côté souhaitent rentrer au pays. Il lancé donc un message à l’endroit des autorités guinéennes.

‘’Nous avons appris que le Niger relève de l’Ambassade de Guinée à Bamako, mais les autorités d’ici ne nous ont jamais rendu visite. Donc rien ne nous prouve ici a Niamey qu’il y a un représentant guinéen. Donc c’est pourquoi, nous lançons un message aux autorités guinéennes, à monsieur le président, au ministre des Affaires étrangères et à toutes les personnes de bonne volonté, de nous faire rapatrier au pays car notre vie se trouve en danger. Nous souhaitons vraiment rentrer », a-t-il lancé.

Christine Finda Kamano 

 

 

 

 

 

 

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