Reprise du procès du 28 septembre : l’application de la loi portant protection des victimes, une sollicitation de l’AVIPA et de l’OGDH
Le jugement des atrocités commises le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, reprend le 03 octobre prochain au Tribunal de Première Instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel. Ce sont à date, 700 victimes qui sont déclarées par l’Association des Victimes Parents et Amis (AVIPA). À quelques jours de la reprise de ce procès, les organisations de défense des Droits de l’Homme ( (FIDH, OGDH, et AVIPA), ont animé une conférence de presse dans la soirée de ce jeudi, jour d’anniversaire de ces massacres. Il a été question de revenir sur la lutte déjà menée, les espoirs mais attentes également.
Quelle suite donner à ce procès pour rendre enfin justice aux victimes, 14 ans après le massacre ? C’est autour de cette question que les conférenciers ont mûri leur réflexion devant les journalistes et acteurs de défense des Droits de l’Homme. Dans sa communication, le vice-président de l’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et la présidente de l’AVIPA sont, en termes d’attente, respectivement revenus sur l’importance de mettre en application la loi portant protection des personnes à haut risque, dès la réouverture dudit procès.
» Comme vous avez suivi l’ouverture de ce procès avec nous, nous disons qu’il répond aux standards internationaux en matière d’équité et toute la procédure est respectée. Les parties civiles ont eu l’opportunité, pour certaines, de s’exprimer, mais ce n’est pas fini. Nous continuerons à faire défiler ces parties parce qu’il y a une multitude de cas. En tant que partie civile, nous sommes déterminés à aller témoigner à l’audience, même si certains sont réticents du fait que justement il y a des choses qui auraient dû être faites, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la loi sur la protection des personnes à risque et des victimes et témoins», a souhaité Me Alpha Amadou DS Bah, espérant tout de même qu’à travers le plaidoyer qui a commencé depuis plusieurs mois, qu’un décret sera pris pour appliquer à la lettre, toutes les dispositions de la loi qui protègent les témoins et les victimes.
De l’ouverture de ce procès à date il y a un an, 700 victimes ont été déjà enregistrées selon la présidente de l’Association des Victimes Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA). Parmi elles (victimes), plusieurs femmes sont de nos jours menacées depuis leur témoignage par devant le tribunal. Prenant la parole, Asmaou Diallo est revenue sur quelques attentes relatives à la protection des victimes et quelques avocats.
« Actuellement on a parmi elles qui sont menacées, qui sont obligées de changer de logement à chaque fois, parce qu’elles ne se sentent pas du tout en sécurité. Nous voulons vraiment qu’il y ait une sécurité pour toutes les victimes et même les avocats, puisqu’il y a certains d’entre eux qui sont également menacés », a-t-elle mentionné, sollicitant du Gouvernement, en termes de réparation des victimes, une assistance médicale comme la prise en charge côté sanitaire, la justice mais aussi le suivi psychologique.
Il faut rappeler que ces événements malheureux ont, en 2009, fait plus de 150 morts. Sans oublier les nombreux cas de viol et de disparition.
Sâa Robert Koundouno
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