Manifs contre le manque de courant à Boffa: 3 blessés par balles, la ville toujours sous tension, ce mardi

Depuis 72 heures environ,  la commune urbaine de Boffa enregistre des manifestations liées au problème d’électricité au premier plan. Dans la journée du lundi 18 septembre, des jeunes motards en majorité ont sillonné la ville demandant aux tenants des boutiques et  magasins de fermer. Ces jeunes en colère ont érigé des barrages sur la route nationale Conakry-Boké empêchant le passage de tout véhicule. Au-delà de cette affaire, ces jeunes réclament le retour du maire parti il y a 2 ans ou de le faire remplacer par une délégation spéciale.

Interrogé par notre rédaction ce mardi 19 septembre, Aboubacar Kanfori Diallo, alias Ortega est revenu sur l’élément déclencheur de cette manifestation.  « D’abord il faut retenir que la commune urbaine de Boffa a 2 groupes électrogènes qui alimentent la ville mais le groupe qui est vers Tordeya (vers la zone minière) travaille en intermittence. Il y a une partie de la ville qui est alimentée de 19h à 22h et les autres de 22h à 1h. Et le premier groupe n’arrive plus à couvrir les besoins des citoyens en courant. Donc il y a trop de délestage », a-t-il expliqué.

« La population a constaté que dans la sous-préfecture de Kolia relevant de Boffa ils ont installé des poteaux qui sont partis de Kaléta qui devront alimenter Boké en courant et les fils haute tension sont passés et aujourd’hui ils sont vers Kolabouyi. Mais nous apprenons également qu’ils veulent alimenter la Guinée-Bissau en courant. D’où la frustration des jeunes », a laissé entendre ce jeune en colère.

Aujourd’hui, ces jeunes se disent prêts et déterminés  à creuser eux-mêmes des trous de Boffa à Kolia ou se trouvent les poteaux haute tension pour alimenter Boffa.

 « Mais malheureusement lors de la première négociation, ils nous ont fait comprendre que c’est un schéma qui est mis en place, qu’il faut passer par Boké, Kolabouyi, Kamsar, etc… »

À en croire Aboubacar Kanfori Diallo, ils ne sont pas prêts à s’arrêter à mi-chemin puisque ce n’est pas de la mer à boire qu’ils demandent. « Aujourd’hui nous ne voulons pas d’un groupe électrogène, nous voulons être connectés sur la ligne qui quitte Kaléta en direction de Boké. De Boffa à Kolia c’est 40 km et de Boffa à Boké c’est 142 km vous imaginez ce que ça fait », a-t-il martelé.

Mais malheureusement cette journée s’est terminée avec des blessés. Selon notre interlocuteur,  une altercation entre jeunes manifestants et des corps habillés transportant de l’argent dans la préfecture de Boké a éclaté autour d’un barrage érigé par les jeunes, faisant trois blessés par balle.