Afrique: attention à l’Usure du Pouvoir !! [Amadou Saikou Diallo]

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Selon la Déclaration Universelle sur la Démocratie, la démocratie est universellement reconnue comme un idéal et un but; elle est basée sur des valeurs communes partagées par les peuples du monde malgré leurs différences culturelles, politiques, sociales et économiques

Cette définition claire entraîne pourtant des confusions, dans la pratique et dans les analyses, puisque ce concept désigne trois faits différents que mêlent les uns pour des raisons politiques et les autres par soucis de performance scientifique:

1. la démocratie comme processus implique les mécanismes, les procédures et les formalités de l’organisation politique aux élections;

2.la démocratie comme un état implique une société civile et sagouvernance; et

3. la démocratie comme un résultat découle d’un état ou est un produit du processus démocratique en soi.

 Nous le savons tous, développer la démocratie dans le monde, est une injonction de la Communauté internationale et uneexigence de la bonne gouvernance. Or chez nous en Afrique, lesrelations complexes entretenues entre opposition et pouvoird’une part et d’autre part, entre les différentes communautésethniques, nécessitent un compromis gagnant-gagnant sur le pouvoir. Or, depuis l’instauration de la démocratie en Afrique, de nombreux coups d’état et conflits civiles à connotation politico-ethniques naissent dans le continent, mettant ainsi enpanne le fonctionnement démocratique
Aujourd’hui en Afrique, il nous faut distinguer deux afriques, celle qui oeuvre pour que la démocratie s’enracineprogressivement, et l’autre, tenue par les promoteurs de la mauvaise gouvernance, de la violence politique, de l’instrumentalisation ethnique et autre présidences à vie. C’estcette deuxième catégorie qui nous intéresse dans ce qui suit: 

    Les derniers évènements au Gabon et ceux du Tchad, du Mali, de la Guinée-Conakry et du Niger, ne doivent pas nous laisserindifférent, les africains ne cessent de se découvrir, en éffet, le Gabon, j’adis, considéré comme havre de paix, lieu très convoité, de nombreux étrangers trouvaient leur vie en toutequietude avaient, enfin, brisé  l’image de la stabilité après le scrutin Presidentiel de 2016.

Et pourtant, le principe de la démocratie est simple, le pouvoird’un dirigeant ne serait qu’un pouvoir délégué par le peuplesouverain, dans ce sens, le pouvoir devrait prendre l’apparenced’un pouvoir sans domination et sans écrasement du peuplesouverain. Le pouvoir perd ainsi son autonomie et dépend du peuple. En finalité, l’avantage de la démocratie permet à unecompétition démocratique et honnête, dont, il sortira de l’émulation (vote) au peuple souverain, le moins mauvais qui assurera la destinée nationale
En Afrique aujourd’hui, ce principe élémentaire a laissé la place à la manipulation des constitutions par le biais de modificationconstitutionnelle en ouvrant la voie au troisieme mandat et à la corruption des consciences dopposants qui n’ont pas de moyenssuffisants d’existence. Ainsi l’honneur laisse la place au déshonneur. Résultat, la crise de confiance en politique prendeffet en même temps que le déficit démocratique
Ce déficit démocratique, à l’approche des élections, conduit, toujours, à une prudence de l’opposition, et efface l’espoir ou l’optimisme des citoyens de la démocratie, et la valeur de la paix se trouve écarter, et pourtant, la paix est la valeur consensuelle et contractive entre deux forces.

  Deux constats se distinguent en Afrique:

L’opposition est traquée, intimidée par le pouvoir et devientrésignée, la presse est presque muselée, les institutions et la socité civile afaiblies, le pouvoir politique n’a plus de contrepoids. Dans un tel contexte la démocratie est confisquée, et toutes les atteintes sont possibles (droits de l’homme, Impunités, corruption, fraude). 

L’opposition et la société civile présentent une force socio-politique incontournable qui devrait être capable de contribuer à la recomposition du paysage politique et le manque du respect du jeu démocratique peut créer des forces sociales et populaireincontrôlées d’où l’explosion de la violence et des troubles politico-ethniques et ouvre la voie aux Militaires de renverser le regime.
  On a tous compris, l’alternance démocratique a cédé sans doute la place à la présidence à vie, dont la conséquence est l’usure du pouvoir

L’usure du pouvoir se caractérise par la perte du contact avec la réalité, et se traduit le plus souvent par une perte de légitimitévis à vis des citoyens. Un pouvoir usé ne s’en rend pas comptede son bilan catastrophique, généralement, il se fond sur des jugements insensés et la fuite en avant devient l’ultime bataille
  Or, gouverner un pays, nécessite la crédibilité et la légitimitépopulaire, c’est ainsi, nous pouvons constater dans les temps, par exemple, au Ghana et au Benin, les Presidents: John Dramani Mahama et Thomas Boni Yayi, se sont résignés au verdict populaire sur l’usure, c’est pourquoi, ils avaient jugé nécessairede ne pas briguer un autre mandat, malgré leurs appréciables bilans.
La longévité du pouvoir, l’articulation des différentscomportements autour du pouvoir, les ambiguïtés qui existent parfois dans les discours, témoignent résolument, de la complexité des pouvoirs politiques usés et l’analyse autour de leur personnage décrit, généralement, des hommes d’état qui deviennent progressivement dictateurs et monarques
  Le constat ailleurs en Afrique,pour la plus part des pays qui ontmaintenu ces genres de pratiques, ce rêve de pouvoir illimité a maintenue les anciens rapports sociaux du monopartisme, entrainant, ainsi, à l’illusion d’un pouvoir politique héréditaire et l’illusion de nation démocratique.

Il se passe, donc aujourd’hui en Afrique, un conflit entre « l’ordre ancien », qui puisait ses excuses, dans les sociétéstraditionnelles, le pouvoir est absolu, non partagé et non critiqué, et « le nouvel ordre » qui est l’aventure dans le temps et l’espace et les libertés fondamentales en utilisant les moyensmodernes que nous offrent les nouvelles technologies. 
De ce conflit, naissent de rebellions ou de coup d’Etat qui a pour principal objectif, de briser le monopole du pouvoir détenu, injustement, par un clan, et de mettre fin à l’usure du pouvoir. Aujourd’hui la  démocratie a été acceptée dans tous les pays africains, et dans ces nouvelles luttes contre les pouvoirs usés, des Chef d’états ont préféré lâché de lest, sous la pression de la rue, pour préserver leur vie et celle de leur progéniture, c’est lecas du Burkina Faso, de la Gambie, de la Centre Afrique et d’autres.

Néanmoins, il existe, encore, dans le continent, plusieurs foyers de pouvoirs usés, les nouvelles luttes n’ont pas, encore, créede forces centripètes et coercitives, pour permettre l’éclosion de l’alternance. Ces foyers de pouvoirs usés sont des foyers de tensions futures, allant du compromis sur l’organisation des élections aux compromis des résultats des élections
On a tous compris un régime s’use dans le temps, pour permettreau mieux l’alternance des régimes usés, qui ont l’illusion du pouvoir à vie, il convient de limiter les mandats présidentiels et de faire la promotion de bonnes pratiques mocratiques enrepondant aux attentes des populations. 
    Par ailleurs, les états africains en proie au bon fonctionnementde la démocratie, et qui respectent, la limitation aux mandatsprésidentiels, ont pu organiser les élections avec moins de fraudes possibles. 
Tous les états africains qui ont dérogé à cette règle, par des modifications constitutionnelles, par les Dictateurs et par leursassemblées croupions, sont en proie à des violences politiques interminables et qui durent dans le temps, 

En somme, la limitation à deux mandats présidentiels non renouvelables, la mocratisation ritable, la promotion de la paix, de la cohésion sociale, l’entrepreunariat, la bonne gouvernance,… demeurent, les seuls moyens de répondre aux alternances, aux usures de pouvoir et permet de faire vivre la démocratie. Tous les pays, engagés dans cette voie, sont engagéssur le chemin de la paix et pendant très longtemps. Il ne reste, donc qu’aux états dirigés par les dictateurs qui se réclament pour la paix, de suivre cet exemple, qui est un gage de paix et de bonne gouvernance, ainsi, ils montreront leurs volontés pour la paix et de la bonne gouvernance.

Amadou Saikou Diallo

La Voix du Citoyen

Washington D.C

 

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