Comment empêcher les coups d’État en Afrique ? « il faut que l’armée soit une composante de prise de décisions » (Dr Sékou Kouréissy)
La multiplication des coups d’État en Afrique, notamment dans la zone CEDEAO, préoccupe les acteurs sociopolitiques de la sous région. Sur la question, plusieurs réflexions sont en train d’être mûries quant à la survie du système démocratique, déjà en danger depuis quelques années dans ses États.
Ce lundi 7 août 2023, le président du parti Alliance pour le Renouveau National (ARENA), a condamné le putsch intervenu le 28 juillet denier au Niger, avant d’envisager quelques pistes devant mettre fin au renversement des Présidents démocratiquement élus.
« La démocratie est déjà en danger en Afrique, parce que c’est un système qui n’est pas adapté à nos valeurs et à nos sociétés. Depuis 64 ans d’indépendance, le nombre des coups d’État et le sort des hauts cadres, prouvent que ça ne marche pas. Aujourd’hui, il faut aller vers un système parlementaire intégré pour changer celui présidentiel, parce que tous ces débats tournent autour d’une personne. Il est donc primordial à date, de recomposer la société en tenant compte de l’option et de la famille militaire. Il faut nécessairement gouverner avec eux, les intégrer, car on ne peut plus les mettre à l’écart. Il faut institutionnellement que l’armée soit une composante de prise de décisions. Les militaires sont formés dans les meilleures écoles, ils sont équipés, budgétisés et ne sont pas au front. Dans ce cas qu’est-ce qu’ils font, sinon que chercher le pouvoir. Les réflexions doivent donc nous emmener à ne pas les exclure dans les instances de décisions, mais aussi dans les institutions », a préconisé Dr Sékou Kouréissy Condé, répondant aux questions de nos confrères de Fim FM, dans l’émission Mirador.
Pour cet acteur politique guinéen, l’échec de la démocratie en Afrique n’est pas que l’échec de la CEDEAO en tant qu’organisation, mais celui de toutes les formes de gouvernance des pays signataires. C’est pourquoi, il n’a souhaité que : « la CEDEAO échoue, parce que ce serait l’échec de nos États qui ont signé la création de cette institution », a-t-il estimé, indiquant que les coups d’État sont loin d’être une solution, mais plutôt un problème qui peut négativement impacter le développement socioéconomique d’une nation.
Sâa Robert Koundouno