Les résultats des examens d’entrée en 7è année ont été rendus publics le jeudi 29 juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national. Avec un taux de réussite 44,25% cette année contre 17% l’année dernière, un fait d’ailleurs qui amène à se questionner sur le sujet.
Le secrétaire général du Syndicat National de l’Education (SNE), rencontré à ce sujet nous dénote « une rectification scolaire” de la part du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPUA) suite à un tort probablement causé aux enfants.
« Les résultats des examens du certificat d’études élémentaires ont été livrés hier à la nation guinéenne. Nous voyons une différence océanique entre ceux de l’an passé qui était à 17% et ceux de cette année qui sont à 44%. Ces résultats représentent une rectification scolaire peut-être que par endroits on a cru avoir causé du tort aux enfants ou tout au moins les examens d’entrée en 7e sont les examens qui doivent tenir compte de la scolarité primaire mais aussi des objectifs de développement durable (ODD) qui prônent ici l’accès de tous les citoyens à l’éducation surtout à l’éducation de qualité, surtout à la bonne formation », a signifié Michel Pépé Balamou.
Cependant, l’enseignant regrette jusque-là les méthodes entreprises par le MEPUA dans les zones rurales. Chose qui serait un poids de plus pour le corps professoral et les apprenants.
« Si ces résultats sont tels, ça montre à suffisance qu’il y a une amélioration substantielle. Mais à l’analyse de ces résultats, plusieurs observations se posent. Vous prenez par exemple les communes de Conakry, seulement la commune de Kaloum a fait 30%, Matoto 60%, Ratoma a près de 80%, Dixinn a 66%, Matam a 67%. Vous vous rendez compte qu’au niveau de la capitale, les résultats sont satisfaisants mais lorsque vous partez dans l’arrière-pays, comme Siguiri qui a fait 17% et d’autres 23% vous vous rendez à l’évidence qu’on a un problème de crise d’apprentissage de façon générale mais aussi un manque criard d’enseignants au niveau de l’école rurale et les résultats montrent à suffisance qu’on a d’abord un travail de fond à faire », a déclaré, le secrétaire général de la SNE une fois de plus.
Par-dessus tout, M. Balamou craint une privatisation de l’éducation guinéenne. « Un enseignant du monde rural qui a 4% a plus travaillé que celui de la capitale, qui a les parents dans la capitale et qui a les moyens et qui a les intellectuels qui parlent le français, qui a les équipements à sa disposition mais aussi qui vient de l’école privée. Donc ça montre également que quand vous prenez les résultats du privé, vous vous rendez à l’évidence que les 10 premiers de chaque commune viennent des écoles privées. On a affaire à la privatisation à outrance de l’éducation. Ce qui veut dire que les privés qui investissent dans l’éducation font plus de résultats, plus de rigueur et de régulation des enseignants dans l’apprentissage que les écoles publiques. Il y a une question qu’il faille se poser, c’est : Qu’est-ce que l’Etat fait dans ce cadre-là pour améliorer les résultats au niveau des écoles publiques pour lutter contre la privatisation à outrance de l’éducation? Je pense que c’est ce défi qui doit être relevé et celui de la formation des enseignants également de la dédramatisation des examens en Guinée. Que ça soit comme de simples évaluations, qu’on ne traumatise pas. Les classes intermédiaires que nous avons où on fait passer les élèves soient filtrées pour la qualification des examens pour la qualification du système éducatif guinéen », a-t-il renchéri pour finir.
Mayi Cissé