Procès 28 sept/Oumar Dioubaté à la barre : « je n’ai pas pu reconnaître le corps de ma maman Fanta…»
A la barre ce mardi 02 mai, Oumar Dioubaté, médecin de profession dit avoir perdu sa mère Fanta Condé dans les évènements du 28 septembre 2009.
Dans son récit, il soutient que sa mère, sortie de la maison familiale à 8 heures le jour du massacre n’est jamais rentrée.
Dans sa narration, Oumar Dioubaté souligne que c’est trois jours après les évènements qu’il s’est mis à la recherche de sa maman. A la morgue de l’hôpital Donka, il dit avoir vu des corps en état de putréfaction. Il dit avoir été sommé de quitter les lieux par un béret rouge.
« Dans la nuit du mardi (29 septembre 2009), mon jeune frère qui est en Angola m’a appelé pour me dire qu’il a vu les images du stade sur TV5 et qu’il y a eu beaucoup de tueries (…). Il m’a demandé si maman est rentrée ? Je l’ai dit qu’elle n’est pas rentrée jusqu’à présent et nous sommes en train de faire des recherches », a déclaré Oumar Dioubaté à la barre avant de poursuivre : « dans la cour, il y avait assez de gendarmes. Il n’y avait pas de policiers. Et quand je suis entré dans la morgue, les corps commençaient déjà à sentir. J’ai masqué mon nez avec ma blouse. J’ai commencé à fouiller. Il y avait des corps méconnaissables. Entretemps un béret rouge est sorti d’une toilette qui se trouvait à l’intérieur de la morgue et m’a demandé ce que je faisais là-bas. Je l’ai dit comme j’ai passé la nuit à l’hôpital et que les corps ont commencé à sentir, je suis en train de faire un rapport sur l’état des corps. Le béret rouge m’a dit de sortir. Et en sortant, il m’a dit d’écouter la radio demain ou après-demain, il y aura un communiqué pour la restitution des corps. La nuit du jeudi, un communiqué est passé à la télé pour la restitution des corps à la mosquée Fayçal. Le vendredi, nous sommes partis à 7 heures à la mosquée Fayçal. Et les corps sont venus dans un camion de militaire. Les corps ont été étalé. Moi-même je n’ai pas pu reconnaître le corps de ma maman, c’est mon grand frère qui l’a reconnu. Quand il l’a vu, il a dit que c’est maman qui est couché comme ça (…). Et quand la tension a un peu baissé, on a mis le corps de ma maman dans la Pick-up et nous sommes partis l’enterrer à Simbaya », a expliqué Oumar Dioubaté.
Il répond présentement aux questions des avocats des différentes parties. Il demande à ce que justice soit faite et une indemnisation pour la mort de sa mère.
Sadjo Bah