Pèlerinage catholique de Boffa 2023: Mgr Alexis Ali Tagbino a prié pour que la Guinée « devienne véritablement un pays laïc »
Les chrétiens catholiques de Guinée se sont réunis la semaine dernière pour écouter la voix de Dieu qui leur parle en vue d’approfondir leur foi. Une démarche de foi, appelée pèlerinage qu’ils vivent depuis le 30 avril par la marche vers le diocèse de Boffa, qui a accueilli les premiers missionnaires de l’église catholique de Guinée.
A cette occasion, Monseigneur Alexis Ali Tagbino, archevêque du diocèse de Kankan, qui a dirigé la messe du samedi 6 mai, a d’abord rappelé ceci : « A Boffa, chaque chrétien vient avec ses joies et ses peines, ses interrogations, ses larmes mais aussi et surtout de nombreux motifs d’action de grâce ou ses bienfaits et ses merveilles dans nos vies. Nous n’avons pas à craindre, car notre seigneur est à notre secours et porte sur lui, nos peurs et nos souffrances. Lui le chemin, la vérité et la vie nous mène au père. » Il a prié pour les autorités politiques et administratives du pays.
« Par ailleurs, comme cette année le pèlerinage de Boffa rassemble les chrétiens et chrétiennes des trois(3) diocèses de notre pays, la Guinée et même quelques fidèles chrétiens de la sous-région et d’ailleurs. Cela est une grâce pour nous. De nous réunir dans la paix et la joie au pied de Marie notre mère pour lui présenter nos préoccupations, de notre pays et de chacun de nous sur le plan politique, social et religieux. Ainsi, nous prions pour les différentes autorités de notre pays surtout celles politiques, administratives et gouvernementales pour que le Seigneur leur accorde la grâce, l’intelligence et la sagesse de mener à bien la transition afin de rétablir la démocratie et la paix. »
Avant de terminer son enseignement, cet archevêque a aussi prié pour que les filles et fils de la Guinée, puissent s’accepter mutuellement, sur le plan religieux, ethnique et social.
« La liturgie d’hier nous invitait à ne pas avoir peur. Je voudrais appuyer et inciter que nous puissions prier afin que notre pays devienne véritablement un pays laïc. Un pays où il n’est plus souhaitable qu’un citoyen subisse un quelconque rejet, à cause de son appartenance religieuse. Un pays où la solidarité, l’hospitalité sont des valeurs authentiques et visibles. Un pays où personne n’est privé d’un logement, d’un handicap, d’une vie amoureuse à cause de son appartenance à telle ethnie, à telle religion ou à tel groupe social. Aujourd’hui, combien de combien de familles, combien de jeunes dans nos villes et villages vivent cette triste réalité qui, au lieu de nous rassembler, nous sépare les uns les autres. Dieu serait-il devenu une source de division entre les hommes? La religion serait-elle contre la paix sociale ? Combien de mariages sont perturbés dans notre pays à cause des appartenances religieuses ? Frères et sœurs, la Guinée est une famille. Nous sommes tous frères et sœurs, d’une même nation . Celui qui rejette un citoyen guinéen ou son frère ou sa sœur, à cause de sa religion, ne connaît pas Dieu. Il est donc temps de revoir notre façon d’agir au nom de nos religions en Guinée », a-t-il indiqué.
Christine Finda Kamano
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